AUTOMOBILEAprès avoir perdu 10.000 salariés, PSA recommence à embaucher à Rennes

Rennes: Après avoir perdu deux tiers de ses salariés, PSA recommence à embaucher

AUTOMOBILEUne session de recrutement d’intérimaires a lieu jeudi…
La construction de la nouvelle 5008 a déjà démarré à l'usine PSA de La Janais.
La construction de la nouvelle 5008 a déjà démarré à l'usine PSA de La Janais. - PSA
Camille Allain

Camille Allain

On pensait l’usine de la Janais définitivement condamnée. Après des années de vache maigre et d’innombrables départs de salariés, le site PSA de Chartres-de-Bretagne semble pourtant repartir de l’avant avec des embauches à la clé.

Après trois journées de recrutement en mars et avril, PSA organise un quatrième rendez-vous ce jeudi, avec l’objectif d’attirer 200 nouveaux intérimaires, qui seront chargés de produire la nouvelle Peugeot 5008.

« Nous avons décidé d’accélérer »

En juin, l’usine va même retrouver un rythme « classique » en 3x8 avec trois équipes du matin, de l’après-midi et de nuit. « Nous avons décidé d’accélérer. Cela fait plusieurs années que nous n’avions pas fonctionné avec trois équipes. C’est bon signe », commente sobrement Frédéric Julien, DRH du site. En 2017, 100.000 véhicules devraient sortir de l’usine, contre 60.000 en 2016. Onze ans plus tôt, ce chiffre était proche des 350.000…

Le véhicule inspiré du concept-car Aircross de Citroën, ici présenté au salon de Francfort, sera produit dans l'usine de Rennes.
Le véhicule inspiré du concept-car Aircross de Citroën, ici présenté au salon de Francfort, sera produit dans l'usine de Rennes. - Josef Horazny/AP/SIPA

Sa survie, la Janais la doit à l’attribution de la Peugeot 5008, en attendant l’arrivée d’ici la fin de l’année de la Citroën C5 Aircross. Mais aussi à la succession d’accords de compétitivité imposés par la direction du constructeur automobile. « Ce sont les salariés qui ont permis l’attribution de ces véhicules. Ils ont montré que le site pouvait être compétitif », poursuit le DRH. « Sans ces nouveaux véhicules, on parlerait sans doute de la fermeture. Aujourd’hui, la Janais est toujours en vie », retient un salarié.

« C’était sans doute un mal nécessaire »

Pour être compétitive, la Janais a dû repenser ses lignes de montage, investir, mais surtout saigner ses effectifs. Avec moins de 3.000 salariés en activité, l’usine de Chartres-de-Bretagne compte trois fois moins de monde qu’il y a dix ans. « C’était sans doute un mal nécessaire », concède Jean-Luc Gicquel, rescapé de l’usine et responsable du syndicat CFE-CGC. « Beaucoup d’anciens sont partis en profitant des congés seniors. Tant mieux pour eux, ils étaient fatigués », embraye Pierre Contesse.

Pour le responsable du syndicat Force Ouvrière, l’arrivée d’intérimaires est une excellente nouvelle pour l’usine. « Il fallait du sang neuf dans les équipes, même si on aurait préféré des embauches définitives. Le retour des 3x8 est aussi positif pour les salariés sur le plan économique », ajoute le syndicaliste. Un ouvrier travaillant de nuit gagne en général 400 euros nets de plus par mois.

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En attendant l’arrivée du nouveau crossover de Citroën en fin d’année, la direction reste prudente sur la pérennité de ces quelque 500 emplois en intérim. « Nous avons pris l’engagement de recruter sur la durée. Il faut prendre les choses étape par étape, et consolider notre production. Alors on parlera de CDI sur le site », conclut Frédéric Julien.