JUSTICELe rappeur tunisien Weld El 15 de retour devant la justice à Saint-Malo

Saint-Malo: Le rappeur tunisien Weld El 15 de retour devant la justice

JUSTICEIl comparaîtra lundi après-midi devant le tribunal correctionnel pour violences conjugales…
Jérôme Gicquel

J.G. avec AFP

Le rappeur tunisien Weld El 15, de son vrai nom Ala Edine Yacoubi, doit être jugé lundi après-midi devant le tribunal correctionnel à Saint-Malo pour violences conjugales. Il est aussi poursuivi pour outrage vis-à-vis de policiers venus l’interpeller à son domicile fin mars. Egérie de la révolution tunisienne, Weld El 15, installé depuis mars 2015 à Saint-Malo, a déjà été condamné en 2015 à plusieurs mois de prison avec sursis pour usage illicite de stupéfiants et de pour des violences sur sa compagne. Il risque la révocation de son sursis.

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Arrivé en France muni d’un visa Compétences et talents, réservé aux artistes, il s’était vu notifier le 8 avril 2016 par la préfecture d’Ille-et-Vilaine un refus de titre de séjour assorti d’une obligation de quitter le territoire. Les autorités françaises l’accusaient alors d’avoir entretenu des liens d’amitié avec le rappeur Emino, parti en Syrie rejoindre l’Etat islamique et qui serait décédé depuis.

Une longue bataille juridique pour son titre de séjour

Cet arrêté préfectoral avait été annulé en juillet 2016 par le tribunal administratif de Rennes, puis par la cour administrative d’appel de Nantes. Cette dernière faisait injonction à la préfecture de délivrer à l’artiste son titre de séjour, un document qu’il a finalement obtenu le 16 février dernier. Cette nouvelle affaire pourrait amener la préfecture à revoir sa décision, selon Ronan Le Clerc, substitut du procureur de la République à Saint-Malo. « La décision de la préfecture lui appartient, elle décidera de ce qu’elle veut faire à l’issue », a-t-il déclaré début avril.

« C’est un gamin adorable mais les artistes sont rarement des gens simples », a réagi Me Dominique Tricaud, l’un des deux avocats du rappeur. « Le préfet estimait que la seule difficulté qu’il pouvait y avoir c’était un lien avec le terrorisme. Jusqu’à preuve du contraire, s’embrouiller avec sa copine n’est pas du terrorisme », a-t-il ajouté, soulignant que « si le préfet d’Ille-et-Vilaine ne l’avait pas plongé dans une telle situation de précarité depuis deux ans, sans qu’il puisse accepter de contrat faute de papiers, on n’en serait pas là ».