Ancien joueur de Guingamp (2007-2010) et d’Angers (2010-2012), Yves Deroff a disputé une demi-finale de Coupe de France dans chaque camp : l’une victorieuse en 2009 avec l’EAG, l’autre perdue en 2011 avec le SCO.

Avant celle devant opposer les deux clubs, ce mardi dans le Maine-et-Loire (21h), l’ex-latéral droit (38 ans) tente de dégager un favori auprès de 20 Minutes…

Vous qui avez connu au moins une demi-finale de Coupe dans chacun de vos clubs (Deroff a remporté la Coupe de la Ligue 2005 avec Strasbourg), à quel niveau émotionnel situez-vous celle disputée avec Guingamp, le 22 avril 2009 à Toulouse (1-2) ?

J'ai envie de dire au 2e rang, parce que la première Coupe de France gagnée avec Nantes (1999), c’était lors de ma première saison chez les professionnels. On était toute une génération à avoir signé pro cette année-là, on se suivait depuis le centre de formation. Cette épopée-là, et donc la demi-finale concernée [FCN-Nîmes], restent n°1, mais en deuxième position, je mets quand même Guingamp.

D’autant que le film du match au Stadium s’y prête aisément…

Se qualifier à la dernière minute du temps réglementaire [allusion au but de Badara Sène], c’est plus fort qu’une victoire en prolongation ou aux tirs au but. Je préfère ce scénario-là, en tout cas. Et puis, je me rappelle très bien de la communion avec les supporters guingampais. On a tous été vers eux, on a fait la fête et bien chanté ensemble. Qu’ils aient effectué un si long déplacement, c’était déjà un énorme soutien pour nous. Ils avaient fait pas mal de bruit pour nous donner de la force, afin d’aller chercher la qualification dans les derniers instants.

Quid de vos souvenirs liés à la demi-finale avec Angers face au PSG (1-3), le 20 avril 2011 ?

C’était un gros match, avec une superbe ambiance au stade Jean-Bouin, à l’époque [l’antre du SCO, alors en Ligue 2, a été rebaptisé stade Raymond-Kopa en mars 2017]. On y avait cru jusqu’au bout, même si Paris nous était supérieur techniquement. Ils avaient des joueurs de grande classe, capables à tout moment de réaliser des exploits. Nenê notamment, nous avait fait très mal… J’aurais aimé qu’Angers accède à la finale, puisque d’un point de vue personnel, ça m’aurait permis d’en faire une autre. Ça aurait été sympa de disputer une finale dans chaque club où je suis passé.

Votre cœur doit balancer à l’approche de la rencontre de ce soir, non ?

Oui, c’est compliqué. Ça l’aurait été encore plus si Nantes avait été dans l’affaire, parce que le FCN reste mon club de cœur. Mais c’est vrai que j’ai gardé de très bons contacts à Angers et Guingamp, et ça me fait bien plaisir de les voir à ce niveau-là. Sans avoir de préférence, je dirai que Guingamp a un léger avantage par rapport à son expérience dans la compétition, même si le SCO est pas mal également question stats [les Angevins atteignent le dernier carré pour la 3e fois sur les sept dernières éditions]. Maintenant, Angers a peut-être ce petit truc en plus du fait d’évoluer à domicile. De toute façon, je n’ai pas envie de dénigrer cette équipe, car je sais qu’elle possède l’esprit Coupe.