L’instantané de ce fan du Stade Rennais, seul avec son drapeau dans les tribunes de Marcel-Picot, a fait le tour des réseaux sociaux.

Quelques jours après la claque reçue par le club breton à Nancy (3-0, le 8 avril), 20 Minutes a retrouvé le courageux supporter ayant suscité moqueries (un peu) et compassion (beaucoup) sur la Toile. Témoignage.

You’ll never walk alone. Les images sont parfois trompeuses. Non, Pascal (46 ans), originaire de Binic (Côtes-d’Armor), aujourd’hui prestataire informatique en région parisienne, n’était pas l’unique aficionado rouge et noir présent dans le parcage visiteurs, le week-end dernier en Lorraine.

« En fait, on était une douzaine, décrit le membre du Roazhon’s Call, groupe de supporters du SRFC basé dans le XVe arrondissement de Paname. Je me suis simplement décalé sur la droite pour éviter les filets de protection, et ainsi avoir une meilleure vue sur le terrain. Les autres spectateurs à côté de moi ? Des gens du coin, je pense. Certains devaient se connaître entre eux, mais leur présence ne relevait pas de déplacements organisés. »

Et un, et deux, et trois-zéro. De l’avis général, la formation de Christian Gourcuff a rendu l’une des pires copies de sa saison (sinon la plus mauvaise), au point d’être comparée à une troupe de vacanciers. Mais était-ce si épouvantable que ça depuis le bord du synthétique nancéien (ou presque) ?

« Déjà, par rapport aux images qui ont pu circuler, je n’étais pas spécialement dépité. Je regardais le match, tout simplement ! Mais globalement, c’est vrai que c’était tristounet, finit par avouer notre interlocuteur. L’équipe était comme impuissante : une fois arrivés à 40 mètres du but, les joueurs se passaient la balle latéralement… et c’est tout. On n’a pas toujours eu le sentiment qu’ils se donnaient à fond. C’est un peu désespérant. »

Manque de reconnaissance. « Ça leur arrive de temps en temps à l’extérieur, surtout quand il y a des défaites. » Pascal nous le confirme, les Rouge et Noir n’ont pas rendu hommage à leurs fans à l’issue de la rencontre. « On n’était pas nombreux, ils ne nous ont peut-être pas vus », plaisante le quadra. De quoi quand même ajouter à la désillusion liée au score final et à la production des siens ?

« Je relativise en me disant que j’aurais préféré les voir réaliser un bon match, quitte à ne pas venir nous saluer. Ceci étant, ça ne leur coûte pas grand-chose de nous faire un petit coucou à la fin. C’est du baume au cœur quand ils viennent, en quelque sorte, nous "remercier". Là, ça ne s’est pas fait, mais ce n’est pas grave non plus. Je crois qu’ils n’étaient pas forcément fiers d’eux… »

Faux raccord. Manque de bol pour Rennes et son plan d'action commerciale, la gifle nancéienne est survenue quelques jours après le lancement (précoce) de la campagne de réabonnement pour l'exercice 2017-2018. Le timing de l’annonce a évidemment fait bondir les personnes concernées, considérant également l’horrible série de la bande à Romain Danzé (un seul succès lors des 16 dernières journées, lanterne rouge de Ligue 1 sur la période).

« Ça tombe plutôt mal, ne peut que constater notre Costarmoricain exilé à Paris. En plus, la communication est axée sur la fête et les émotions, si j’ai bien lu… Ils auraient peut-être pu décaler l'envoi du courrier et attendre la semaine suivante… soit après la victoire contre Lille (sourire). »

Garder la foi. Avant de recevoir le LOSC samedi soir (20 h), le Stade Rennais a donc une nouvelle fois déçu son monde. Malgré l’énième déconvenue et les brocards qui ont suivi, Pascal l’assure pourtant : avoir le SRFC dans la peau ne relève pas de l’autopunition. « On voit que l’équipe possède un certain niveau, ce qui fait qu’on ne comprend pas pourquoi ça ne fonctionne pas. Bon, en étant catastrophiques, on arrive quand même à être 11es…

Outre l’équipe, il y a les infrastructures, un public qui répond présent (même s’il est parfois plus spectateur que supporter) et un actionnaire qui a normalement les moyens (sic). Il y a beaucoup de motifs d’espoir, mais ça fait un peu plus mal encore quand on voit ce qu’on a comme résultats. Ce n’est pas pour autant qu’on est masos, parce qu’on sait vraiment qu’il y a la possibilité de bien faire. »