VIDEO. Remontada à la lorientaise: «Notre seul droit est d'y croire jusqu'au bout», martèle Bernard Casoni
INTERVIEW•L'entraîneur des Merlus revient sur le succès capital de son équipe à Nancy (2-3)...Propos recueillis par Jeremy Goujon
Bernard Casoni a le triomphe modeste. « Ça n’a rien d’exceptionnel, c’est juste sur un match », réagissait l’entraîneur du FC Lorient, interrogé dimanche par 20 Minutes après la « remontada » des Merlus à Nancy (2-3). Une victoire, la première depuis le 4 février, qui permet au FCL d’encore croire au maintien en Ligue 1.
>> Mise à jour au 19 mars : Situation inchangée en bas de tableau après la défaite de Caen face à Monaco (0-3) et celle de Dijon contre Saint-Étienne (0-1)
On imagine que ce succès contre un concurrent direct est synonyme d’énorme soulagement…
Ça fait du bien, c’est sûr. Ces derniers temps, on n’avait pas été vernis au niveau des résultats, alors qu’on méritait de meilleurs sorts.
Que s’est-il passé durant la pause, alors que vous étiez menés 2-0 ? On a pu lire que le président Loïc Féry était descendu dans le vestiaire, est-ce vrai ?
Le président y était avant le coup d’envoi, pendant la mi-temps, mais il n’a pas parlé.
Et vous, qu’avez-vous dit à vos joueurs, du coup ?
Que le plus important était de revenir au score, pour ensuite égaliser et gagner la rencontre. Il fallait rester organisés. On a fait une mauvaise première mi-temps, j’ai donc effectué un premier changement à la 46e minute avec l’entrée de François Bellugou, afin de mieux ressortir les ballons. Le plus dur était de revenir à 2-1, car lors de leur dernier match, les Nancéiens s’étaient fait remonter contre Lille et avaient vraiment été en difficulté [défaite 1-2 après avoir mené 1-0, le 11 mars]. À 2-1, je savais que le match pouvait basculer en notre faveur. Pour ça, il fallait aussi qu’on retrouve nos bases.
À titre personnel, vous vous dites quoi, à 2-0 pour Nancy ?
« Qu’est-ce qui nous arrive ? », « Put***, pour faire une première mi-temps comme ça, c’est difficile… » On avait prévu un autre scénario que celui-là. Après, il a fallu réagir, faire bouger les choses.
Et votre équipe a ainsi prouvé, malgré ses revers en série le mois précédent (cinq de suite en L1 entre le 12 février et le 12 mars), qu’elle n’a pas lâché mentalement…
Oui mais, il y a eu des défaites imméritées. Face à Nice [0-1, 18 février] ou à Rennes [1-0, une semaine plus tard], on aurait pu grappiller au moins un point. Il y avait de quoi le faire, et c’est pour ça que c’était frustrant. La victoire de ce week-end récompense le travail et l’investissement de mes joueurs.
Mais cette frustration, justement, aurait pu les faire plonger ?
On n’en était pas loin, c’est sûr… À l’arrivée, on s’aperçoit que rien n’est fini. Dans un match ou une fin de saison, on n’a qu’un droit : celui d’y croire jusqu’au bout. En revanche, combattre est un devoir.
On parlait d’une attaque en berne avant le déplacement en Lorraine (seulement trois buts inscrits par les Merlus sur les six précédentes sorties en championnat). Ce réveil doit aussi vous soulager ?
Oui, ça montre qu’on est toujours là. Mais vous savez, malgré nos qualités, ce n’est pas facile de penser positif en traînant une 20e place depuis 25 matchs [Lorient est lanterne rouge depuis le 22 octobre 2016, soit 21 journées d’affilée]. Et puis, il y a eu ce but qui nous a permis d’y croire [celui de Benjamin Moukandjo, à 2-1], après on égalise [grâce à Wesley Lautoa], et là tu te dis : « Pourquoi pas ? ». À 2-2, je n’ai pas senti une équipe qui voulait garder le résultat. Elle voulait aller chercher le 3e but [signé Arnold Mvuemba], et ça, c’est positif.
Le FCL occupe encore la dernière place, mais il est au moins revenu à égalité de points avec Bastia (19e). C’est un premier pas effectué en vue d’une « remontada » pour le maintien…
Il nous reste huit matchs, et on a encore des choses à faire. Mais il faudra être plus performants que sur la première mi-temps à Nancy…
Ces entames de match compliquées, c’est effectivement le mal récurrent côté lorientais, ces dernières semaines…
On a du mal à se lâcher, on est crispés… On commence seulement à se lâcher quand on prend un but ! On ne peut pas toujours partir avec un handicap, à moins de demander une dérogation pour débuter à 1-0 en faveur de notre adversaire (sic).
Regrettez-vous de ne pas pouvoir enchaîner dès la semaine prochaine, trêve internationale oblige ?
Cette coupure va faire du bien… mais c’est mieux quand elle intervient après une victoire. Dès lundi [aujourd'hui], on se remet au travail, et on pense déjà à être le meilleur possible pour la réception de Caen [2 avril].