VIDEO. Monaco-City: Le jour où Kylian Mbappé a porté le maillot du Stade Rennais
FOOTBALL•Le phénomène français aurait pu défendre durablement les couleurs rouge et noir…Jeremy Goujon
Tout le monde en parle. À 18 ans et (presque) trois mois, Kylian Mbappé est la nouvelle égérie du foot français. Buteur le plus précoce de l’histoire de l’AS Monaco, deuxième plus jeune joueur tricolore à avoir marqué en Ligue des champions (derrière Karim Benzema), le natif de Bondy (Seine-Saint-Denis) pourrait bien imiter dans les semaines à venir son aîné, Anthony Martial. Autrement dit, être transféré pour une somme astronomique à l’étranger, après une poignée de matchs seulement en Ligue 1.
Outre la Principauté et les sélections « bleuettes », Martial et Mbappé ont toutefois déjà un point commun : celui d’avoir porté, au moins une fois dans leur vie, la tunique du Stade Rennais. Concernant « Mbébé », selon un surnom hérité de sa période INF Clairefontaine, ce fut par exemple le cas dans l’Essonne, en 2009. « Je me souviens de ce gamin qui sortait du lot », déclare auprès de 20 Minutes Philippe Renard, président de la Gif Cup, référence européenne en matière de compétition U12 depuis douze ans.
>> Kylian « Robinho » Mbappé en action avec l’AS Bondy et le Stade Rennais
« Personne n’avait remarqué Anthony Martial [participant en 2006 avec Les Ulis], contrairement à Kylian Mbappé, révèle Yves Invernizzi, membre de l’organisation du tournoi à Gif-sur-Yvette. Son père, qui était en quelque sorte son agent, avait réalisé une vidéo de lui sous le maillot rennais. Si vous regardez bien, il fait exactement les mêmes gestes qu’aujourd’hui. » Et ce trophée qu’embrasse le petit Kylian, c’est quoi au juste ? « Chaque équipe en recevait un, style Coupe du monde. On ne décerne pas de récompense spécifique pour le meilleur attaquant ou autre », précise Invernizzi. « Rennes doit s’en vouloir de ne pas l’avoir conservé », lance en tout cas Renard.
Pourtant, il y avait Kembo, sauf que…
Considérant le nombre d’essais effectués à droite et à gauche par les futures stars (ou pas) du ballon rond, c’est surtout la concurrence qui a empêché le SRFC de posséder, contractuellement parlant, l’actuelle pépite monégasque.
« On utilisait la Gif Cup pour présenter une équipe uniquement composée de garçons en observation (*), souvent issus de la région parisienne, expose Yannick Menu, à l’époque responsable de la préformation rouge et noire. Kylian était avec nous car notre réseau de recruteurs l’avait repéré. Le joueur était ensuite venu en stage pendant quelques jours à Rennes, accompagné de ses parents. On a cherché à le recruter, mais pour résumer la chose, Monaco a été plus attractif. »
Et ce, en dépit de la présence dans les rangs professionnels rennais de Jirès Kembo-Ekoko, le demi-frère de Mbappé. « Avoir Jirès au club était à la fois un avantage et un inconvénient, explique Menu. En 2009, il ne jouait pas forcément avec l’équipe première [en 29 matchs toutes compétitions confondues sur l’année civile évoquée, le Franco-Congolais n’aura été titulaire que sept fois], donc quelque part, son discours était : "Ce n’est pas facile de percer ici, peut-être que c’est mieux ailleurs". Jirès était un appui, mais pas aussi important qu’on peut l’imaginer. »
Encore trop tendre pour les Bleus… ou pas ?
Quoi qu’il en soit, la France du foot se pose deux questions en ce début de semaine : Kylian Mbappé va-t-il permettre à Monaco d’éliminer Manchester City en C1, mercredi soir ? Puis va-t-il être appelé par Didier Deschamps, le lendemain ? À ce sujet, « on va se servir de l’expérience d’Ousmane [Dembélé] », raisonne Yannick Menu.
« Intrinsèquement, Mbappé est déjà capable de jouer en équipe de France, dont le maillot est, cependant, peut-être encore lourd à porter. C’est ce qu’on peut constater avec Ousmane. Lors de ses sorties en Bleu, on n’a pas vu le Dembélé du Stade Rennais ou de Dortmund. Il était un peu timoré, on avait l’impression que c’était un enfant dans ce maillot-là. Kylian a-t-il les épaules pour ? » A priori, on ne devrait pas tarder à le savoir…
(*) Lors de la 13e édition de la Gif Cup, les 20 et 21 mai prochains, le SRFC sera cette fois en « configuration n°1 » (dixit Yves Invernizzi), c’est-à-dire avec des jeunes évoluant quotidiennement en Ille-et-Vilaine. Parmi les autres clubs attendus à Gif-sur-Yvette, citons notamment le Barça, la Juventus, Arsenal et Benfica.