DEMOGRAPHIEPourquoi la Bretagne voit plus d’anciens mourir que de bébés naître

Pourquoi la Bretagne voit plus d’anciens mourir que de bébés naître

DEMOGRAPHIELa région voit sa moyenne d’âge augmenter, comme l’an dernier…
Camille Allain

C. A.

La tendance se confirme. Pour la deuxième année consécutive, la Bretagne présente un solde naturel négatif. En clair, le nombre de décès dépasse le nombre de naissances. Dans son étude dévoilée ce mardi, l’Insee confirme la situation entrevue en 2015. En 2016, 34.200 personnes sont décédées en Bretagne, soit 400 de plus que l’année précédente, où la grippe avait pourtant déjà sévi. La région est la seule en France à connaître cette tendance cette année.

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Dans le même temps, 33.200 bébés sont nés l’an dernier dans la région, soit 300 de moins qu’en 2015. Cette tendance est cette fois-ci nationale. Le taux de fécondité est en léger recul et le nombre de Bretonnes âgées de 25 à 39 ans, classe d’âge pour laquelle la fécondité est la plus forte, a diminué de 5 %. Du coup, la moyenne d’âge est passée de 39 ans en 2000 à 41,7 ans en 2016, soit 1,3 an de plus que la moyenne française.

Les baby-boomers sont à la retraite

Après la Nouvelle-Aquitaine en 2012, la Corse en 2013, la Bretagne rejoint, avec la Bourgogne-Franche-Comté, le club des régions dont le solde naturel est négatif. Mais pourquoi ? « Au cours des XIXe et XXe siècles, la Bretagne a toujours connu un solde naturel positif, à l’exception des années de Première et Seconde Guerres mondiales », note l’Insee.

Si les mécanismes sont complexes, la raison est assez simple. La génération de baby-boomers née après la Seconde guerre mondiale est entrée dans le troisième âge. Le recul du taux de fécondité observé de manière spectaculaire dans certains pays comme le Japon ou l’Italie touche progressivement la France.

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Cela ne veut pas dire que la région perd des habitants, puisque son solde migratoire est très positif. « Entre 2010 et 2016 la Bretagne a gagné 111.000 habitants », note l’Insee. Mais cette augmentation concerne en premier lieu la tranche d’âge des fameux baby-boomers âgés de 60 à 69 ans (+ 96.000 en six ans).

Des écoles ferment ici, d’autres débordent là-bas

Attractive mais vieillissante, la Bretagne doit-elle s’inquiéter de voir moins de naissances que de décès ? Oui et non. « Il y a beaucoup de gens qui considèrent que plus on est nombreux, mieux c’est. Mais ce qui compte, c’est avant tout la qualité de vie. Ce qui peut poser problème, c’est le manque d’équité entre les territoires », pose le géographe rennais Jean Ollivro, auteur de Bretagne, 150 ans d’évolution démographique.

Car le solde naturel n’est pas négatif partout. En Ille-et-Vilaine et encore plus à Rennes, il est même largement positif, tiré vers le haut par l’attractivité de la métropole, créant un important déséquilibre. Alors que des écoles ferment ici, d’autres débordent là-bas. « Les gens naissent en périphérie, vont étudier en ville, avant de revenir en périphérie pour fonder une famille et finissent par aller sur le littoral pour leur retraite », schématise Jean Ollivro. Pour le géographe, la Bretagne doit veiller « à maintenir l’équilibre entre son économie de production (celle qui créé des emplois) et son économie résidentielle (générée par les habitants eux-mêmes) ».