RENCONTREComment les grutiers voient Rennes à 50 mètres de haut

VIDEO. Rennes: Comment les grutiers voient la ville à 50 mètres de haut

RENCONTRELes grues sont nombreuses dans le ciel de la capitale bretonne…
Camille Allain

Camille Allain

«Il y a plus de 80 grues dans le ciel de Rennes. Je les compte tous les jours depuis mon bureau ». Le chiffre lâché par Nathalie Appéré lors de la venue du Premier ministre Bernard Cazeneuve fin janvier a beau être gonflé (plutôt une cinquantaine), il met en lumière un fait. Depuis quelques années, l’horizon de la capitale bretonne est parsemé de grues de chantier, témoignant de son dynamisme démographique. Comment est la vue là-haut ? Qui sont les grutiers et comment se passent leurs journées ? 20 Minutes est allé les rencontrer.

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« Plus on monte, plus l’horizon s’élargit »

Il est 14h. Eva (le prénom a été modifié) descend de sa grue, située place Saint-Germain, au-dessus du chantier de la ligne B du métro. Perchée depuis 7h du matin à 45 mètres de haut, la grutière mettra une minute trente à regagner la terre ferme. « Descendre ça va. C’est un peu plus physique de monter. Mais j’ai toujours adoré grimper. Je vois ça comme une élévation. Plus on monte et plus l’horizon s’élargit. C’est un moment privilégié de respiration ».

Il y a deux ans et demi, Eva était en reconversion et a passé une formation de grutière. « Je voulais être avec les autres mais tout en étant à part. J’avais envie d’aider ». Sans expérience dans le bâtiment, elle a dû se familiariser au milieu depuis sa cabine. « Avant d’y travailler, je ne savais même pas qu’il y avait du monde là-haut, dans la cabine ».

Hernane Domingues est grutier. Il travaille sur le chantier de la place Saint-Germain.
Hernane Domingues est grutier. Il travaille sur le chantier de la place Saint-Germain. - DR

Il faut dire que le métier de grutier est méconnu. « Je pensais que c’était une planque pour être au chaud et à l’abri de la pluie. Mais c’est difficile, ça demande beaucoup de concentration », témoigne Hernane. Grutier depuis 15 ans, il a d’abord travaillé « en bas » avant de prendre de la hauteur. Il exerce également place Saint-Germain, à presque 50 mètres de haut. « Je n’ai jamais eu le vertige. J’ai déjà travaillé sur des grues de 80 mètres. Ça bouge pas mal, mais ça ne me fait pas peur ».

« Je n’ai jamais vu autant de jolies filles »

Et comment est la vue de là-haut ? « C’est très joli. Rennes est vraiment une belle ville », témoigne Philippe. Habitant Cherbourg, il travaille comme grutier sur le chantier du métro à la gare. « On voit tellement de gens passer en dessous. Je n’ai jamais vu autant de jolies filles », glisse le Normand. Il se souvient aussi de grands chantiers dans les Alpes où il voyait les montagnes et « la vallée embrumée ». Hernane se souvient lui d’un chantier à Paris, d’où il voyait les cours de Roland-Garros et le « Paris by night », ou le stade du Mans, d’où il apercevait les voitures sur le circuit des 24 Heures.

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La capitale n’a pas ce genre de monument, mais elle offre un joli panorama, à en croire les grutiers. « Ici, on a une superbe vue sur Rennes, on voit toute la ville. Mais je ne regarde plus trop. Je préfère avoir les yeux en bas, sur le chantier », assure Djillali, qui travaille depuis deux ans sur un programme immobilier de la rue de Fougères. C’est son père qui lui a donné le goût du métier de grutier. « Il a travaillé sur la plus grande grue d’Europe sur le chantier du viaduc de Millau ».

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Parfois très sollicités, les grutiers doivent de temps à autre patienter avant d’être mis au travail. « Il y a des jours comme ça, tu n’arrêtes pas. Et le lendemain, tu fais trois manœuvres », raconte Hernane. Lui reconnaît lire un peu, jouer sur son téléphone et écouter la radio. « Moi ça me déconcentre. Je mets juste un peu de musique, parfois », poursuit Eva. Djillali, lui, se l’interdit. « Je ne me vois pas bouquiner pendant que les gars bossent en bas ». Tous différents, mais tous passionnés par leur métier.