Bretagne: Elle a osé mettre la galette-saucisse en conserve
GASTRONOMIE•Mary Jeanney propose des recettes bretonnes dans des bocaux…Jérôme Gicquel
La galette-saucisse fait sa révolution. Mangée debout et sur le pouce au marché, ce monument de la gastronomie bretonne peut désormais se déguster en conserve. Une innovation que l’on doit à Mary Jeanney, une jeune femme originaire de Haute-Loire qui s’est installée avec son mari il y a une dizaine d’années en Bretagne.
Après avoir rénové des chambres d’hôtes sur la commune de Loscouët-sur-Meu, à la frontière entre les Côtes d’Armor et l’Ille-et-Vilaine, Mary Jeanney a réfléchi à la manière de nourrir ses hôtes, souvent des commerciaux ou des intérimaires de passage dans la région. Ingénieure agronome de formation, elle a alors l’idée de proposer des plats concoctés avec des produits locaux dans des bocaux, afin que ses clients puissent les consommer directement sur place.
« Une manière différente de la consommer »
Voilà comment est née la société Ty Bocal ou l’art de mettre une quarantaine de recettes bretonnes (entrées, plats et desserts) en conserve. « On avait envie de remettre en avant certaines spécialités bretonnes comme le chou braisé avec du porc au cidre ou des cocos avec de la saucisse et une sauce au bleu », détaille la jeune femme, tombée amoureuse de la région et de sa gastronomie.
La carte de Ty Bocal ne pouvait pas oublier les crêpes salées et la galette, dont la fameuse galette-saucisse. « Cela peut perturber certaines personnes car je touche là à un emblème. Mais je n’ai pas voulu la dénaturer et elle garde d’ailleurs tout son goût. C’est juste une manière différente de la consommer », souligne Mary Jeanney, anticipant déjà les critiques des puristes.
Toucher la diaspora bretonne
Grâce à une technique de mise en conserve brevetée, et donc gardée secrète, les produits de Ty Bocal peuvent se garder à température ambiante pendant trois ans sans perdre leur texture et leur saveur.
Les clients des chambres d’hôtes conquis, Mary Jeanney essaie désormais de cibler des commerces de proximité et des épiceries fines pour ses produits. Avec bien sûr dans un coin de sa tête l’idée de toucher la diaspora bretonne, notamment en région parisienne.