«Mon meilleur souvenir scolaire? Le jour où j'ai eu 10.00 au bac», répond Christophe Le Mével
INTERVIEW•L'ancien coureur cycliste breton est retourné sur les bancs de l'école, en l'occurrence ceux du Centre de droit et d'économie du sport de Limoges...Propos recueillis par Jeremy Goujon
Quel est le point commun entre l’ex-défenseur du Stade Rennais Mikaël Silvestre, et l’ancien coureur cycliste breton Christophe Le Mével ? Tous deux suivent la même formation de manager général, dispensée par le désormais célèbre Centre de droit et d’économie du sport de Limoges.
Alors que des millions d’élèves profitent actuellement des vacances scolaires, les cours ont repris lundi pour la promotion 2015-2017 du CDES, qui délivrera ses diplômes à l’automne. Entre deux séminaires à l’UEFA, le Lannionnais Le Mével (36 ans), 10e du Tour de France 2009, s’est prêté pour 20 Minutes au jeu de l’entretien « souvenirs de classe » (mais pas que).
Étiez-vous bon élève dans votre jeunesse ?
Je me situais vraiment dans la moyenne. J’ai même eu 10.00 au baccalauréat (STT gestion comptabilité), évitant ainsi le rattrapage. J’étais donc celui qui « gérait », j’avais ce qu’il fallait pour passer… même si j’ai redoublé une fois, en 5e. Je n’étais pas assidu au travail, à faire tous mes devoirs… En résumé, l’élève correct, mais sans plus.
Jusqu’où êtes-vous allé dans votre cursus scolaire ?
Jusqu’au bac, justement. J’avais à l’époque de bonnes propositions pour être dans une équipe semi-professionnelle [il choisira le team Jean Floc’h-Mantes en 2000], et je me suis quand même dit qu’il fallait l’avoir avant de me lancer dans le sport pro.
Quel est votre meilleur souvenir de classe ?
C’est le jour où j’ai vu que j’avais le bac avec 10.00, parce que j’avais dans ma voiture tout l’arsenal pour partir en camping avec des copains. Si je n’avais pas eu le diplôme, il aurait fallu alléger tout ce qu’on avait préparé…
Le pire ?
Je perdais tous mes copains, tous les ans. Chaque camarade qui était à côté de moi en classe redoublait (rires). Ça veut dire que j’écoutais sans trop écouter… J’étais un élève dissipé, mais dans le bon sens (sic).
Y avait-il un moment que vous attendiez avec impatience, genre la récré ou un cours en particulier ?
J’aimais bien l’histoire… par rapport aux notes que j’avais. C’était simple, il suffisait juste d’apprendre par cœur, et comme j’ai une bonne mémoire dans ces cas-là, j’étais assez fort.
Y avait-il des professeurs plus sympathiques que les autres ?
Oui, notamment une remplaçante en gestion, que j’ai eue en terminale. C’est l’une des plus jolies filles que j’ai jamais vues. Je me rappelle qu’elle était mariée à un footballeur professionnel de Guingamp…
Revenons à aujourd’hui. Quel est le plus studieux des candidats au sein de votre promo limougeaude ?
Il y a en a qui m’impressionnent, comme Mickaël Landreau. Il a une culture incroyable du sport en général. Je ne pensais pas qu’il en savait autant : on peut lui parler de vélo, rugby ou handball, il va connaître. Il y a aussi un autre joueur qui est, je pense, très intelligent : José-Karl Pierre-Fanfan. Il a une sacrée tête ! Avant ce master de manager général, il a eu des diplômes même difficiles à obtenir pour des avocats. Dans l’ensemble, je suis entouré de personnes possédant une culture générale hyper importante.
Il n’y a donc pas de cancre ?
À part moi, non (sourire).
De qui êtes-vous le plus proche parmi vos 17 compagnons ?
Je suis souvent avec le basketteur Yohann Sangaré, qui travaille déjà à l’ASVEL. C’est le bras droit de Tony Parker là-bas. Sinon, il y a Victoria Ravva. On est toujours tous les trois ensemble, car on a des sujets de discussion intéressants (sourire).
Lesquels, si ce n’est pas indiscret ?
Des trucs rigolos qu’on a entre nous, et beaucoup d’allusions… à tout !
Vous suivez cette formation en parallèle de votre carrière d’agent sportif UCI (Union cycliste internationale)…
Oui, il faut avoir des bases solides pour travailler dans ce milieu. C’est comme l’entraînement en cyclisme : on ne peut pas commencer sans s’être préparé de manière adéquate. Du coup, j’ai passé et obtenu mon diplôme d’agent. Pour une fois, j’ai même eu une bonne note, j’ai quasiment tout eu à 100 % ! Donc voilà, je voulais avoir les reins solides avant de débuter dans ce métier. Dans le droit et l’économie du sport, il y a un tas de choses à savoir. Et même si tout ne me sert pas, c’est toujours super intéressant de se mêler aux autres disciplines.
Cela peut-il de bouleverser votre avenir professionnel ?
Non, je resterai dans le vélo. En fait, je ne me suis pas encore déclaré agent. C’était prévu pour 2017, et je compte faire une annonce assez rapidement en Bretagne par rapport à ça. Je ne travaille donc pas encore avec des coureurs ; par contre, j’ai commencé à le faire avec des motards.