Stade Rennais: Croyez-le ou non, l'un de ces gamins va disputer son 300e match en Ligue 1
LÉGENDE•La troisième photo d'équipe va vous surprendre...Jeremy Goujon
Quelques stats pour commencer : Romain Danzé en Ligue 1, c’est 122 victoires, 90 nuls et 87 défaites. À la veille de sa 300e apparition dans l’élite, face à Nice (dimanche, 15 h), focus sur quelques personnalités liées de près ou de loin à la carrière de l’arrière droit rennais, plus que jamais proche du record en rouge et noir de René Cédolin (322 rencontres disputées en Division Nationale entre 1959 et 1972).
L’homme qui l’a éduqué footballistiquement parlant. Avant le Stade Rennais, la Stella Maris Douarnenez et le Centre technique régional de Ploufragan, il y eut Gourlizon Sports. Soit le club finistérien où Danzé a commencé à taper dans le ballon vers l’âge de 5-6 ans, sous la houlette de Jean-Luc Garrec (« Schluck » pour les intimes). « Je l’ai eu en poussins, en benjamins et en moins de 13, résume pour 20 Minutes le premier éducateur de La Danze, avant de dérouler un imposant palmarès. On a tout raflé, on a gagné tous les tournois, on a été champions de district, on a remporté la Coupe Tin-Berre… Il y avait d’autres bons joueurs, mais Romain était le plus rapide. »
De là à imaginer qu’il deviendrait l’un des pensionnaires de L1 les plus capés de ces vingt dernières années… « Ça m’inspire du respect, admire Garrec. Ce qu’il fait au Stade Rennais, c’est extraordinaire. J’étais loin de m’attendre à un tel parcours. Il était doué, c’est sûr, mais franchir tout ce qu’il a franchi, depuis le petit patelin où on était, ce n’est pas évident. »
L’homme qui l’a lancé chez les professionnels. C’était le 24 octobre 2006. À l’occasion d’un 8e de finale de Coupe de la Ligue à Lille (0-2), Pierre Dréossi, alors coach du SRFC, titularise Danzé à droite… de l’attaque - plus du milieu selon l’intéressé, car les Rouge et Noir jouaient à l’époque très bas. Le premier match en pro du futur Paolo Maldini bretillien, lequel allait ouvrir son compteur en championnat deux semaines plus tard, contre Lyon (1-0). Remplaçant au coup d’envoi, il succéda comme un clin d’œil à celui auquel l’avait assimilé Landry Chauvin. « C’est un joueur intelligent qui sait faire jouer ses partenaires, décrivait le responsable de la réserve stadiste. Par ses qualités, je le compare à Olivier Sorlin. »
« Peu de gens, au départ, pensaient que Romain allait atteindre les 300 matchs en Ligue 1, réagit aujourd’hui Dréossi. Ce cap-là, c’est énorme. C’est bien qu’il y ait une certaine fidélité du joueur envers le club, et vice-versa. C’est bien qu’un Breton fasse 300 matchs à Rennes. Quels que soient les entraîneurs et les nombreux (trop, peut-être) latéraux recrutés, il arrive toujours à reprendre sa place. Et puis, le personnage est intéressant et attachant. Pour moi, c’est une belle preuve d’identité de club. »
L’homme à qui il va ressembler ce week-end. Pour quelques heures encore, Marc Planus demeure le seul joueur de champ, depuis deux décennies, à avoir compilé (au moins) 300 matchs dans l’élite… tout en n’ayant connu qu’un seul club au cours de sa carrière (en l’occurrence Bordeaux). En octobre 2016, l’ancien défenseur international avait été interrogé par France Football sur un prétendu manque d’ambition, en lien à sa fidélité aux Girondins. « On me l’a souvent reproché, avouait alors Planus. Ça peut aussi vouloir dire qu’on ne veut pas se confronter à la difficulté. Mais on m’a aussi dit que j’avais beaucoup de chance de pouvoir évoluer dans un tel club, une telle région. »
Danzé, lui, aurait pu porter les couleurs de Saint-Étienne, bien que les mauvaises langues assurent qu’il laisse la concurrence indifférente. « Que Romain n’ait jamais été contacté ou presque, ça, à la rigueur, on s’en fout, lâche Dréossi. Être un joueur de club peut être perçu de façon négative, mais j’estime que ce profil est nécessaire à une équipe. Effectivement, s’il avait été très bon, il serait peut-être parti en Angleterre ou au PSG. Mais il ne faut pas minimiser l’importance des "joueurs de club", d’autant qu’il y en a de moins en moins. »