Stade Rennais: «On ne fonctionne pas comme le Qatar», argumente Christian Gourcuff
FOOTBALL•L'entraîneur des Rouge et Noir a mis les points sur les i au sujet des transferts récemment effectués par son club...Jeremy Goujon
Avant le déplacement à Bordeaux, samedi (20 h), et en marge de la présentation officielle de la dernière recrue du mercato, Morgan Amalfitano, l’entraîneur du Stade Rennais Christian Gourcuff a tenu à clarifier certaines choses, ce vendredi. Verbatim.
À propos d’Amalfitano. « Déjà, c’est un bon joueur de foot. C’est ensuite un joueur de caractère, ce qui lui a peut-être joué des tours au cours de sa carrière. C’est quelqu’un que je connais bien [les deux hommes se sont côtoyés à Lorient entre 2008 et 2011], on a parfois eu - non pas des accrochages, mais des explications.
Il a du répondant, mais avoir du caractère, ce n’est pas forcément être une grande gueule. C’est aussi avoir la volonté sur le terrain de jouer, de prendre le ballon, de s’imposer. Ces derniers temps, ce sont des choses qui nous ont fait défaut dans certains matchs. »
Sur les transferts de Ntep et Grosicki. « C’était une obligation. Il y a des réalités économiques que certains ne comprennent pas. La valeur de l’argent, on ne l’a plus. Dix millions d’euros, c’est presque trois années de fonctionnement du centre de formation.
Concernant le départ de Kamil, ça s’est passé le dernier jour du mercato, donc évidemment, ce n’était pas très confortable. Il fallait avoir la capacité de réagir très vite. Morgan devait également résoudre son problème avec le LOSC. J’avais déjà évoqué la possibilité de retravailler avec lui depuis un certain temps, ce n’est donc pas quelque chose qui est tombé du ciel comme ça. »
La mauvaise passe actuelle du club. « On peut entendre que le Stade Rennais est en crise. Une crise de résultats, peut-être, parce que ça fait longtemps qu’on n’a pas gagné [aucune victoire en Ligue 1 depuis le 4 décembre 2016]. Mais dans la vie, il faut avoir du courage. Quand je suis arrivé au mois de juin, on a dit qu’on construisait un club, en s’appuyant sur des politiques de jeu et de formation. Il fallait d’abord assainir un effectif très large, c’est ce qui a été fait durant le dernier mercato [quatre arrivées, huit départs].
L’actionnaire, dont l’avis est quand même important, ne peut pas combler chaque année le déficit structurel. C’est une entreprise, il faut aussi équilibrer les comptes. François Pinault a déjà investi plus de 200 millions d’euros dans le club, et puisqu'on ne fonctionne pas comme le Qatar… L’objectif du club, c’est de s’auto-financer. »
Les critiques sur ses compositions d’équipe. « Maintenant, entre les journalistes, les consultants et les forumeurs, on a du mal à reconnaître les uns et les autres. Je ne vais pas sur les forums, je ne lis pas les journaux, mais le pompon, c’est lorsqu’on me reproche de faire jouer Dimitri Cavaré et Afonso Figueiredo [titulaires contre le PSG en Coupe de France]. Dijon a fait tourner, Paris a changé cinq joueurs. Il y a quand même un problème d’appréciation…
On m’a également reproché de ne pas avoir aligné Ramy Bensebaini. Il est revenu blessé de la CAN, et n’a repris qu’hier [jeudi]. Yoann [Gourcuff] était indisponible mercredi en raison d’une fatigue musculaire liée au match contre Nantes. Et si Romain Danzé et Ludovic Baal, qui jouent toujours depuis le début de saison, ont été mis au repos, c’était dans la perspective des cinq rencontres en deux semaines. »