CINEMAHélène Jégado, la plus grande serial killeuse française sur les écrans

Cinéma : Quand Hélène Jégado, plus grande serial killeuse de l’histoire, était décapitée à Rennes

CINEMALe film « Fleur de Tonnerre » retrace le parcours de l’empoisonneuse…
Camille Allain

Camille Allain

Vous avez sans doute marché là où sa tête est tombée. Décapitée sur le Champs de Mars (l’actuelle esplanade de Gaulle à Rennes), le 26 février 1852, la serial-killeuse Hélène Jégado est à l’honneur dans le film « Fleur de Tonnerre », qui sort ce mercredi en salles.

Au moins 37 victimes décédées

Réalisé par Stéphanie Pillonca-Kervern et inspiré du livre de Jean Teulé, le long-métrage retrace le parcours de celle qui pourrait être la plus grande tueuse en série de l’histoire de France. Au cours de sa vie de bonne, Fleur de Tonnerre, interprétée par Déborah François, aurait empoisonné des dizaines de personnes à l’arsenic. Au moins 37 seraient décédées, peut-être même soixante.

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Décrite comme « une enfant isolée, malmenée par la vie et bercée par le morbide », la petite Hélène Jégado est née en 1803 à Plouhinec, près de Lorient (Morbihan). Elle perd sa mère alors qu’elle n’a que sept ans, pour être envoyée dans un couvent à Burby, dans les terres. C’est là qu’elle entame son parcours de cuisinière, en travaillant comme bonne dans de nombreuses maisons bourgeoises.

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Chassée d’un couvent où elle exerce pour « son alcoolisme immodéré », la jeune femme se transforme en une redoutable empoisonneuse. A partir de ses 30 ans, partout où elle passe, des personnes décèdent, tuées par ses repas concoctés avec de l’arsenic. « Elle n’a aucune logique dans le choix de ses victimes. Elle a tué des enfants, des femmes, des prêtres. Elle a même empoisonné sa sœur », rappelle Gwenaëlle Neveu, conservatrice au Musée de Bretagne.

« Sans doute un peu folle »

A l’occasion de la sortie du film, le musée a ressorti six objets de sa collection concernant Hélène Jégado, notamment un masque mortuaire en plâtre réalisé après sa mort. « On était aux débuts de la psychologie. Les scientifiques cherchaient la bosse du criminel », poursuit la conservatrice. On ne saura sans doute jamais pourquoi la jeune femme a agi ainsi. « Elle était sans doute un peu folle ».

Le masque mortuaire et un dessin d'Hélène Jégado, ici exposés au musée de Bretagne, à Rennes.
Le masque mortuaire et un dessin d'Hélène Jégado, ici exposés au musée de Bretagne, à Rennes. - C. Allain / APEI / 20 Minutes

Terre croyante bercée par les légendes, la Bretagne ne voit pourtant pas en Hélène Jégado une tueuse en série, mais plutôt une femme portant malheur. D’autant que la région succombe à une épidémie de choléra, dont les symptômes sont similaires à l’empoisonnement par arsenic. « Le médecin qui pratique les premières autopsies ne veut pas semer la panique en parlant d’épidémie ». Héléne Jégado continuera ainsi de tuer pendant encore 18 ans, jusqu’à ce qu’elle soit démasquée, alors qu’elle travaille au sein de la maison du futur maire de Rennes. « Beaucoup de gens l’ont chassée. Mais personne ne l’a dénoncée, peut-être parce qu’elle s’occupait elle-même des malades qu’elle empoisonnait », avance Gwenaëlle Neveu.

« Un manque d’amour »

Condamnée à mort et exécutée en public sur le Champs de Mars, la Jégado a emmené avec elle son secret. « Je veux juste montrer que le manque d’amour mène à la haine, à la chute, aux ténèbres », explique la réalisatrice Stéphanie Pillonca-Kervern pour justifier son intérêt.