Rennes: L'arrêt prolongé du tunnelier va-t-il retarder la livraison de la ligne B ?
METRO•Un affaissement du sol a stoppé le chantier le 19 novembre…Camille Allain
«Tant que nous ne comprendrons pas ce qui s’est passé, nous ne redémarrerons pas le tunnelier. » Xavier Gruson, directeur de projet chez Dodin Campenon Bernard, a en charge le creusement du tunnel de la ligne B du métro. Ce chantier, à l’arrêt depuis l’affaissement du sol le 19 novembre rue de Saint-Malo, va-t-il reprendre bientôt ? Impossible à dire pour l’heure.
« Nous voulons comprendre »
En décembre, un expert a été nommé pour identifier les causes de cet incident. Ce dernier devra rendre ses conclusions le 28 avril. Arrêté, le tunnelier Elaine pourrait cependant reprendre avant, si la cause de l’effondrement est trouvée. « Nous ne sommes pas obligés d’attendre la remise du rapport écrit. Mais nous voulons comprendre, pour éviter que cela se reproduise », poursuit le directeur du projet.
Après cinquante jours d’arrêt, la question du respect du calendrier peut commencer à se poser. Le creusement du tunnel devait être achevé à l’été 2017 et la ligne B livrée en 2020. « Je ne sais pas si l’arrêt aura un impact sur la livraison de la ligne. Mais il va retarder le creusement, c’est certain », poursuit Xavier Gruson.
Un effet sur la facture ?
Le tunnelier travaillant déjà 24 h/24, il sera difficile de rattraper le temps perdu. « Techniquement, c’est possible d’aller plus vite. Mais au vu des derniers événements, je ne suis pas sûr que ce soit raisonnable », estime le directeur de projet. La Semtcar, société d’économie mixte qui supervise le chantier pour Rennes Métropole, se veut plus rassurante. « Pour l’instant, ce retard n’a aucune incidence sur la suite du projet », assure Thierry Courau, de la Semtcar.
Reste à savoir combien cet arrêt va coûter. Dodin estime à 109.000 euros par jour le coût d’exploitation du tunnelier, même arrêté. Un coût en grande partie généré par les salaires des cinq équipes, soit près de 120 personnes, qui se relaient d’ordinaire aux commandes du serpent d’acier. « Le surcoût sera réclamé à la Semtcar », assure Xavier Gruson.
Ce montant supplémentaire pourrait être absorbé dans l’enveloppe globale du projet (1,2 milliard d’euros), déjà provisionnée en cas d’aléas. Une enveloppe qui a déjà été amputée après la découverte de déblais toxiques en février. On comprend l’impatience de certains de voir le tunnelier redémarrer.