Pour sauver le galléco, l’Ille-et-Vilaine veut une monnaie locale numérique
ECONOMIE•Le département a lancé sa monnaie locale en 2013…C. A.
Lancée en 2013, la monnaie locale d’Ille-et-Vilaine a un peu de mal à se faire une place à côté de l’euro. Baptisée galléco, elle fédère aujourd’hui 1.700 particuliers et environ 250 entreprises adhérentes. Utilisée sur les territoires de Rennes, Redon et Fougères, elle permet d’acheter des produits locaux et solidaires.
« Faire évoluer la manière d’acheter »
Trois ans après l’avoir lancée, le département d’Ille-et-Vilaine vient d’annoncer qu’il ne souhaitait pas abandonner l’expérience. « Les consommateurs ont pu faire évoluer leur manière d’acheter. On voit à quoi sert notre argent et à qui il profite. Nous avons de nombreuses entreprises qui ont revu leur liste de fournisseurs pour privilégier le local », explique Emmanuelle Rousset, vice-présidente du conseil départemental en charge de l’économie sociale et solidaire.
Dans certains territoires comme à Redon, le galléco permet de couvrir les besoins du quotidien. De l’alimentaire, évidemment, mais aussi du gazole, une mutuelle et même sa facture d’électricité avec la coopérative Enercoop. « Le problème, c’est qu’il faut se déplacer avec tous ses billets », regrette l’élue. Une version numérique de la monnaie locale devrait donc être lancée début 2017, sans doute avec le système Cyclos déjà expérimenté par d’autres monnaies.
Payer sa piscine, son ticket de bus…
Pour développer le galléco, le département compte également sur les collectivités comme Rennes Métropole qui pourraient autoriser le règlement en gallécos pour les entrées en piscine ou les transports en commun.
Reste au département à contourner la loi Notre, qui lui a enlevé sa compétence de développement économique. « Le modèle financier et la gouvernance de l’association doivent donc évoluer », précise le département. Un message qui n’a pas manqué de faire réagir l’opposition, très critique vis-à-vis de la monnaie locale.