«À Dortmund, ils en sont très contents. » S’il n’est plus consultant beIN Sports, l’ancien pro Marc Pfertzel suit toujours assidûment la Bundesliga, qu’il a fréquentée durant trois saisons avec le VfL Bochum (2007-2010). Sa phrase lâchée à 20 Minutes résume parfaitement le statut actuel d’Ousmane Dembélé.

L’insouciance de ses presque 20 ans

Phénomène éclos au Stade Rennais la saison dernière (12 buts et cinq passes décisives en 26 matchs de Ligue 1), l’attaquant de 19 ans régale désormais outre-Rhin. En 19 apparitions avec le Borussia, toutes compétitions confondues, il cumule en effet quatre réalisations et dix assists. Au-delà des stats, l’impression laissée par Dembélé « est très bonne », assure l’expert du championnat allemand Patrick Guillou.

« Qu’il se soit acclimaté aussi facilement à un nouvel environnement, en l’occurrence le contexte de Dortmund, c’est très, très fort, poursuit l’ex-Rennais, également passé par le VfL Bochum (1990-1993). Son état d’esprit est remarquable, et, surtout, il a gardé l’insouciance qui faisait sa force au SRFC. »

Kagawa et Ramos ne lui disent pas merci

Parfois accusé d’être trop « perso » durant la préparation estivale, celui qui a découvert l’équipe de France (trois sélections) a su, là aussi, se fondre dans le paysage. « À Rennes, il décantait les situations par ses actions individuelles, et il a dû s’adapter à un système de jeu complètement différent, pose Guillou. Il fallait trouver le bon timing avec Reus ou Aubameyang, qui tiennent absolument à ce qu’on joue en première intention avec eux. Ses nombreuses passes décisives prouvent qu’il est capable d’évoluer dans un autre registre que l’individualisme. »

Ne partant pas forcément titulaire au coup d’envoi de l’exercice, Ousmane Dembélé s’est ainsi rendu incontournable, reléguant sur le banc des éléments comme Shinji Kagawa ou Adrián Ramos. Ce mercredi à Madrid, pour l’ultime match de poule de Ligue des champions face au Real (20 h 45), le natif de Vernon devrait normalement être aligné d’entrée, au sein d’un BVB privé de Mario Götze. Et quoi de mieux, finalement, que l’écrin du Santiago-Bernabéu pour éclabousser (encore) la planète foot de son talent ?

« Ce genre de rencontre lui permet de franchir un cap, mais il ne faut pas non plus qu’il se mette trop de pression, car d’autres joueurs sont censés porterl’attaque de Dortmund, prévient Patrick Guillou. Lui peut créer le déséquilibre par rapport à son insouciance. En allemand, on dit "unberechenbar" (imprévisible). On ne peut pas calculer ce qu’il va faire. »