URBANISMEComment Rennes se serre la ceinture verte pour protéger ses champs

Comment Rennes compte se serrer la ceinture verte pour protéger ses champs

URBANISMEUne convention a été signée entre la métropole et la chambre d’agriculture…
Camille Allain

Camille Allain

Au milieu des grandes métropoles françaises, Rennes fait figure d’exception. Là où les grandes villes sont encerclées par des banlieues dortoir, la capitale bretonne s’est depuis toujours faite d’espaces naturels et de champs sur . « Cette singularité fait notre richesse. Il faut la maintenir. Si nous n’agissons pas, nous risquons de perdre notre agriculture », estime Emmanuel Couet.

Le président de Rennes Métropole a donc afin de limiter l’étalement urbain, qui grignote chaque année des terres aux agriculteurs. « Le développement des lotissements pavillonnaires dans les années 80 a été terrible. Aujourd’hui, un habitant consomme quatre fois moins de foncier qu’il y a vingt ans », poursuit le président socialiste, qui planche actuellement

Pour limiter l’étalement urbain, la métropole impose aux maires de réduire les parcelles de terrain et de privilégier des formes urbaines moins gourmandes, comme les bâtiments en R + 1. « La moyenne d’une parcelle chez nous, c’est 350 mètres carrés pour une maison individuelle. Ceux qui nous disent qu’ils veulent plus, on leur dit qu’ils peuvent aller voir ailleurs, mais qu’ils ne trouveront pas », assure Jean-Claude Rouault, maire de Gévezé.

Des communes très attractives

La commune du nord de Rennes compte environ 5.500 habitants. Très attractive, , elle a dû construire 1.000 logements de 2005 à 2014. Grâce au rachat de parcelles inexploitées, 40 % des chantiers ont pu être menés à l’intérieur de la commune, dans une logique . « L’inconvénient pour la commune, c’est que le foncier est plus cher que dans une zone agricole vierge. Mais c’est le prix à payer pour garder nos terres », poursuit le maire.

Les agriculteurs encerclés

Pour les agriculteurs, la situation est parfois difficile à tenir. Olivier Auffray est éleveur de vaches laitières à Pacé. D’ici cinq ans, il perdra dix des 64 hectares dont il dispose. « Il y a une compensation financière, mais ce que nous aimerions, c’est surtout que l’on nous redonne des terres ailleurs pour que l’on puisse continuer à travailler. Je devrais pouvoir finir ma carrière ici, mais je pense que j’aurais du mal à vendre l’affaire », explique-t-il. Rennes Métropole compte plus de 750 exploitations agricoles sur son territoire, ce qui fait vivre environ 7.000 personnes. Un trésor à préserver.