Comme toujours depuis le début de saison, Romain Alessandrini de l’Olympique de Marseille pour le déplacement à Rennes, mercredi (21 h). , le milieu offensif (27 ans) ne refoulera donc pas la pelouse du Roazhon Park, un endroit où il a été adulé, puis détesté entre 2012 et 2014…

• Parce qu’il est souvent trahi par son physique

Il y a un avant et un après 15 février 2013 dans la carrière d’Alessandrini. Alors en pleine bourre avec le Stade Rennais en championnat et en Coupe de la Ligue), il est victime ce jour-là d’une rupture du ligament croisé antérieur du genou droit, à Lille (2-0). Une lésion qui brise l’irrésistible ascension du gaucher, appelé deux semaines plus tôt . Des Bleus dont il était loin, en août 2009, quand son genou gauche, cette fois, se mit à siffler (arrachement des ligaments croisés), ce qui le priva de la quasi-totalité de l’exercice avec Gueugnon (National).

En novembre 2014, une entorse à la cheville l’écarte des terrains durant près de deux mois. Rebelote l’année suivante , en raison d’une fissure de l’aponévrose de la voûte plantaire. Encore gêné au pied, Romain Alessandrini n’a pas disputé la moindre minute en cet été 2016. « Il est en phase de reprise », a répété ce mardi son entraîneur, Franck Passi.

• Parce qu’il n’aurait pas dû aller au clash avec le SRFC

Trois ans déjà. En septembre 2013, une pétition lancée par des supporters rouge et noir fait son apparition sur la Toile. « Pour que Romain Alessandrini intègre la CFA du SRFC [dont la réserve évoluait à l’époque en CFA 2]. » En cause, le comportement du joueur, d’abord désireux de rejoindre la Canebière, ensuite auteur de déclarations incendiaires à l’encontre des dirigeants bretons. « Le club m’avait dit qu’il allait revoir mes conditions (prolongation et hausse salariale) pour me faire un peu oublier ce départ raté à l’OM. [Ce n’est] plus du tout ce qui avait été promis. Je suis juste écœuré. Ils me prennent vraiment pour un con. »

Tandis que 19.187 internautes (!) souscrivent à ladite pétition, Alessandrini ternit ainsi son image (déjà légèrement écornée lors de son passage à Clermont), et, surtout, ne retrouve plus le niveau ayant fait de lui un international en puissance. Contrecoup de sa blessure au genou, ou consécutif à sa diatribe médiatique ? Les deux, sans doute…

• Parce que nul n’est prophète en son pays

Rolland Courbis, Éric Cantona, , pour ne citer que les exemples les plus célèbres, le savent mieux que quiconque : pour un Marseillais de naissance (ou presque dans le cas d’APG, natif de Martigues), il est (très) difficile de s’imposer à l’OM. Finalement transféré dans les Bouches-du-Rhône en juin 2014, Romain Alessandrini, né à Marseille et en partie formé par le club olympien (entre 1999 et 2005), en a fait l’amère expérience ces deux dernières saisons.

Remplaçant la moitié du temps sous l’ère Marcelo Bielsa (13 titularisations sur 26 rencontres de Ligue 1 jouées), le milieu offensif améliore certes son ratio en 2015-2016 (16 sur 22), mais sans convaincre. « Il adore tellement l’OM qu’il se bloque parfois, , Frédéric Antonetti. S’il arrive à oublier qu’il joue pour son club de cœur, à se détendre, et passer ce cap, il peut tout casser la saison prochaine [celle en cours]. » Pour l’instant, celui qui devait partir au mercato estival, à deux ans de la fin de son contrat, ne casse pas grand-chose…