Rennes: La guerre aux algues est déclarée aux étangs d'Apigné
ENVIRONNEMENT•A l’approche de l’été, la ville veut améliorer la qualité des eaux de l’étang…Jérôme Gicquel
Pourra-t-on se baigner cet été aux étangs d’Apigné ? Alors que les beaux jours sont de retour, la question peut se poser car rien que l’an dernier, la baignade a été interdite pendant 25 jours entre juillet et août. En cause, des microalgues appelées cyanophycées qui prolifèrent dans l’eau durant la période estivale.
« On en retrouve dans tous les plans d’eau ou les zones humides, elles font partie de l’écosystème. Mais quand il y en a trop, cela présente des risques pour la santé notamment des troubles cutanés, des vomissements ou des diarrhées », indique Luc Brient, ingénieur à l’université Rennes 1 qui se penche sur la question depuis plus de dix ans.
La technique de chaulage et des barrages déjà utilisés
Pour limiter la prolifération des algues, la métropole a lancé ces dernières années toute une batterie de mesures. D’abord avec des opérations de chaulage, pour capter et détruire les algues mais aussi avec des barrages mis en place pour éviter qu’elles ne se répandent sur tout le plan d’eau. Des mesures qui ont certes eu des effets mais qui n’ont cependant pas suffi à éradiquer la pollution.
Ce mardi, un nouvel outil de lutte a été déployé avec la présence sur le plan d’eau d’un pêcheur professionnel. « Les cyanophycées se nourrissent de matière organique et de phosphore. Pour réduire cette alimentation, il faut donc veiller à ce qu’il y ait moins de poissons », explique Stéphane Emery, agent de Rennes Métropole.
Les poissons prélevés et relâchés dans d’autres cours d’eau
Pendant toute la journée, le pêcheur, aidé par des adhérents de la fédération de pêche du département, s’est donc attelé à scruter les eaux de l’étang à l’aide d’un filet. Au bout de deux tentatives, la pêche est déjà fructueuse avec des dizaines de sambres, de brèmes et de gardons prélevés dans les filets. « Les poissons nobles seront relâchés dans d’autres cours d’eau et le reste dans la Vilaine », précise les services de la métropole.
Reste désormais à savoir si cette opération aura les effets escomptés et permettra de réduire le nombre d’interdictions de baignade. « Ce n’est pas la solution magique pour arrêter cette prolifération mais nous mettons en place plusieurs outils pour la réduire au maximum », assure Vincent Maho-Duhamel, élu à la ville de Rennes en charge de la propreté publique.