Rennes : La manifestation contre les violences policières interdite
SOCIAL•La préfecture craint des débordements lors du rassemblement prévu samedi…J.G.
La manifestation nationale prévue samedi à Rennes contre les violences policières fait craindre le pire aux autorités. Devant le risque de débordements, la préfecture, sur consigne du ministère de l’Intérieur, a décidé d’interdire le rassemblement prévu samedi midi dans la capitale bretonne.
« Les messages relayés sur les réseaux sociaux appellent clairement à s’en prendre aux forces de l’ordre. Il y a même pratiquement des appels au meurtre », dénonce Patrick Dallennes, préfet de la zone de défense Ouest. « Ces violences ne peuvent plus durer. Avant, les forces de l’ordre essuyaient des jets de peinture ou de projectiles mais ce sont désormais des engins explosifs qui sont lancés », poursuit le préfet.
Un dispositif policier très conséquent déployé dans les rues
Ce dernier a donc pris un arrêté pour la journée de samedi interdisant tout rassemblement sur la voie publique. Si l’arrêté n’est pas respecté, des sanctions pouvant aller jusqu’à 7.500 euros d’amende et six mois d’emprisonnement pourront être prononcées à l’encontre des organisateurs, avec une contravention de 17 euros pour les participants. Pour faire respecter cet arrêté, les forces de l’ordre seront déployées en nombre à Rennes samedi. « Les moyens seront très importants », assure le préfet, refusant de communiquer le nombre d’effectifs qui seront mobilisés.
En face, 700 manifestants seraient attendus selon les autorités. « On évoque des manifestants venus de tout le Grand Ouest, de Nantes, de Caen… Certains viendraient même d’Allemagne », précise Patrick Dallennes. Les organisateurs ont de leur côté fait savoir qu’ils entendent dénoncer « les attaques sans distinction de la police sur l’intégralité du cortège ». « Nous sommes prêts à nous organiser pour nous défendre et nous protéger, à nous organiser pour garder la rue et ne plus subir », poursuivent les organisateurs, qui appellent les manifestants à venir habillé en rouge.
La salle de la Cité évacuée tôt ce matin
Un peu plus tôt dans la matinée, les forces de l’ordre aidées par une équipe du Raid avaient évacué la salle de la Cité qui était occupée depuis le 1er mai par des opposants à la loi Travail. L’opération s’est déroulée dans le calme, une seule personne ayant été interpellée pour rébellion.
« Cette situation ne pouvait plus durer. Les termes de la convention signée avec la mairie n’étaient plus respectés. La salle était en plus devenue une sorte de QG pour préparer l’organisation de manifestations illégales », a justifié le préfet Patrick Dallennes.