Comment la Bretagne veut faire fructifier ses ordures
ENVIRONNEMENT•La région entend mieux valoriser ses déchets avec la création de filières de recyclage spécifiques…Jérôme Gicquel
Avec une production de 220 kilos d’ordures ménagères par an et par habitant, contre 269 kilos à l’échelle nationale, la Bretagne fait plutôt figure de bonne élève en matière de tri des déchets. « Les Bretons ont beaucoup de choses à se faire pardonner au niveau environnemental. C’est pourquoi il y a eu une vraie prise de conscience des enjeux liés au traitement des déchets », explique Thierry Burlot, vice-président du conseil régional en charge de l’environnement.
Désormais en charge de cette compétence depuis l’adoption de la loi NOTRe, la région n’entend pas se reposer sur ce bon classement. « Il va falloir trier encore plus pour tendre vers le zéro déchet », annonce l’élu.
« Transformer les déchets en ressources »
Mais plus que la collecte et le tri, c’est surtout la seconde vie des déchets qui mobilise les élus bretons. « Nous sommes bons en tri mais nous ne savons pas valoriser nos déchets alors qu’ils peuvent devenir à terme des ressources », indique Thierry Burlot. Le verre collecté en Bretagne prend ainsi la direction de Saint-Gobain dans l’Aisne tandis que le papier est recyclé en région parisienne.
« Il y a une vraie réflexion à mener sur le développement de filières locales avec un vrai gisement d’emplois à la clé », poursuit Gilles Petitjean, directeur régional de l’Agence de l’environnement et de la maîtrise de l’énergie (Ademe).
La Petite Rennes recycle déjà vos vélos usagés
Certaines initiatives s’inscrivent déjà dans cette stratégie comme celle de l’entreprise Envie 2E Recyclage Bretagne qui s’est spécialisée dans le recyclage de matelas. Idem avec la filière de recyclage de vélos usagés lancée récemment par l’association La Petite Rennes.
« Pour chaque produit, comme le bois, la ferraille ou le plastique, il va falloir créer des filières spécifiques. Nous sommes en Bretagne et il ne serait pas illogique non plus d’avoir aussi une filière dédiée à la déconstruction des bateaux ou aux boues portuaires », souligne Thierry Burlot. Autant de pistes qui devront être bientôt couchées sur papier, la région ayant l’obligation d’ici 2017 d’élaborer un plan régional de prévention et de gestion des déchets.