Loi Travail: Fermée, l’université Rennes 2 occupée par des étudiants
UNIVERSITE•La direction a décidé de fermer l’établissement pour trois jours…C. A.
Depuis jeudi matin, il règne une curieuse ambiance sur le campus de l’université Rennes 2. Fermée par la direction en raison du blocage voté en assemblée générale, la fac de sciences humaines est actuellement occupée par une centaine de personnes qui se sont installées à l’extérieur. Mobilisée depuis un mois contre le projet de loi Travail de Myriam El Khomri, la fac restera fermée jusqu’à samedi et le début des vacances.
« Nous n’avons pas eu d’autre choix »
Le bruit d’un marteau frappant une pancarte de bois en préparation pour la manifestation de samedi. L’odeur du petit feu, allumé au milieu du campus. La frêle cabane érigée avec des grilles, quelques branches et des bâches récupérées ici et là. Un professeur qui fait cours dehors devant quelques élèves. Tous les accès aux bâtiments fermés par des barricades improvisées. Et un président qui observe tout ça depuis son bâtiment. « Nous avons essayé de maintenir le fonctionnement normal de l’université le plus longtemps possible. Mais là, nous n’avons pas eu d’autre choix que de fermer, pour des raisons de sécurité », explique Olivier David, qui vit ses premiers blocages comme président.
Voté en assemblée générale, le blocage de la fac n’a pas fait que des heureux. Sur les réseaux sociaux, de nombreux étudiants s’en prennent aux 300 personnes présentes en AG. « C’est là où se prennent les décisions. Le blocage, je ne le cautionne pas. Mais tous les étudiants sont libres de participer aux AG et de voter », concède le président de la fac.
aSurnommée Rennes 2 la Rouge et particulièrement mobilisée il y a dix ans contre le CPE, l’université retrouve son esprit contestataire. « Tout ça s’est fait très vite, chacun apporte sa contribution », explique une étudiante en préparant des pancartes. « C’est beau de voir comment on peut s’organiser. On dirait un petit village », poursuit un autre.
Un concert organisé ce soir ?
Les occupants aimeraient même organiser un concert ce soir, ce qui leur a été refusé par la présidence. « Nous ne pouvons pas, pour des raisons évidentes de sécurité », répond le président. L’événement pourrait tout de même avoir lieu en extérieur, selon les organisateurs.
Reste à savoir ce que deviendra le mouvement à l’issue des vacances scolaires, qui vont porter un coup à la mobilisation étudiante. « Nous espérons pouvoir rattraper les cours et les épreuves de contrôle continu qui n’ont pu avoir lieu. Aujourd’hui, les partiels ne sont pas menacés », rassure le président Olivier David.