Notre-Dame-des-Landes: Pendant ce temps, l’aéroport de Rennes grandit bien
TRANSPORTS•Le nombre de voyageurs progresse chaque année…C. A.
Mardi, un rapport d’experts a jugé le projet d’aéroport à Notre-Dame-des-Landes « surdimensionné ». Ce mercredi, c’est la ministre de l’Ecologie Ségolène Royal qui s’est exprimée, assurant que si l’aéroport se faisait, « il n’y aurait qu’une piste ». Alors que le plus grand flou règne autour du projet et que les pro et anti continuent de s’écharper, l’aéroport de Rennes continue tranquillement de progresser.
Depuis plusieurs années, le nombre de destinations couvertes a déjà doublé, permettant à l’équipement de dépasser les 500.000 voyageurs en 2015 et de relier directement des destinations attrayantes comme Rome, Barcelone, Madrid, ou très récemment Amsterdam. « Nous sommes très confiants pour l’avenir de l’aéroport de Rennes », expliquaient les responsables de la compagnie Air France lors du lancement de la ligne vers la capitale néerlandaise.
Détenu à 49 % par Vinci, censé construire Notre-Dame-des-Landes, et à 51 % par la CCI, l’aéroport de Rennes semble même profiter du flou qui règne autour du projet, prévu pour être implanté à 80 kms de là. « Aujourd’hui, il n’y a rien de décidé. On ne va pas rester les bras croisés à attendre. On en profite pour se développer », glisse un membre de la CCI.
En attendant Easyjet ?
Depuis l’arrivée d’un nouveau directeur ambitieux et l’intérêt de compagnies comme Volotea ou Vueling, le petit aéroport se sent pousser des ailes. « Nous sommes le 20e aéroport français. Ce n’est pas normal. Il y a un vrai potentiel dans le bassin rennais qui doit nous permettre de grandir », poursuit le membre de la CCI. Alors que les rapports annoncent une saturation de Nantes-Atlantique dans les années à venir, on voit déjà l’intérêt que la piste de Rennes Saint-Jacques peut représenter pour l’Ouest. « La complémentarité des deux aéroports n’a pas été assez explorée », glisse un politique local.
En attendant, l’aéroport continue son opération séduction de nouvelles compagnies. La prochaine proie ? « Easyjet, on y travaille », expliquent les responsables. Et si Notre-Dame-des-Landes venait à se faire ? « Sans doute que ce serait la fin ». On n’en est pas là.