FOOTBALLSRFC: «Sylvain Armand, c'est une mine d'or pour un club», estime Rio

Stade Rennais: «Sylvain Armand, c'est une mine d'or pour un club», estime Patrice Rio

FOOTBALLLe défenseur des Rouge et Noir s'apprête à disputer son 500e match au sein de l'élite...
Jeremy Goujon

Jeremy Goujon

Samedi soir, face à Reims, le Rennais Sylvain Armand devrait atteindre le cap des 500 matchs disputés en première division, et ainsi intégrer le Top 20 des joueurs les plus capés de l’histoire du championnat de France.

En 13e position de ce classement, on retrouve un autre défenseur passé par le FC Nantes et le SRFC, en l’occurrence Patrice Rio (509 apparitions entre 1969 et 1987). Lequel a accepté pour 20 Minutes de commenter la belle carrière de « Thiago Sylvain ».

L’accès à ce contenu a été bloqué afin de respecter votre choix de consentement

En cliquant sur« J’accepte », vous acceptez le dépôt de cookies par des services externes et aurez ainsi accès aux contenus de nos partenaires.

Plus d’informations sur la pagePolitique de gestion des cookies

Une espèce en voie de disparition

« Pour un club, Armand est une mine d’or, car c’est un excellent pro, la plupart du temps très performant à son poste, déclare Patrice Rio. C’est quelqu’un sur qui on peut compter, c’est intéressant. Dans un milieu qui a énormément changé, son profil se fait rare. J’ai tendance à penser que les joueurs qu’on va chercher à l’étranger sont un peu mercenaires, donc appelés à voyager et à changer de club régulièrement via leurs managers. C’est le système qui veut ça, et la mentalité en a été chamboulée. Il est évident que les garçons capables de faire 500 matchs dans un même championnat, il n’y en aura plus [hormis Sylvain Armand, le seul élément encore en activité s’en « approchant » est le Lillois Florent Balmont, avec 432 rencontres au compteur]. »

On a les mêmes maillots, mais pas les mêmes préoccupations

Latéral gauche à ses débuts en D1, Armand a ensuite glissé dans l’axe durant son passage au PSG (2004-2013), retrouvant ainsi son poste de formation (à Clermont). Ayant lui aussi œuvré en charnière centrale (et en tant que libero) dans les années 1970-1980, Rio estime cependant qu’il n’y a pas « beaucoup de similitudes entre Sylvain et [lui]. C’est un pur gaucher, avec un niveau technique largement au-dessus de la moyenne. Ses qualités athlétiques sont, elles, dans la moyenne. Mon registre était sensiblement différent. J’étais plus agressif que lui, mon point fort était le jeu de tête. Il est tacleur, je l’étais aussi. Contrairement à moi, il est également bon relanceur. »

L’accès à ce contenu a été bloqué afin de respecter votre choix de consentement

En cliquant sur« J’accepte », vous acceptez le dépôt de cookies par des services externes et aurez ainsi accès aux contenus de nos partenaires.

Plus d’informations sur la pagePolitique de gestion des cookies

Défenses à plat d’aujourd’hui obligent, les deux hommes n’ont pas non plus les mêmes devoirs. « À l’époque, mon rôle consistait à du marquage pur et dur pendant 90 minutes, c’était assez rustre, rappelle l’ancien Canari (1970-1984). Maintenant, il faut sentir les coups, être très concentré et anticiper ce qui va arriver. Au fil des saisons, on perd en vitesse, en dynamisme et en détente, mais on compense par le placement, l’expérience, le vécu. Ceci dit, quand vous fléchissez vraiment sur le plan physique, vous ne pouvez plus être performant. Avoir du métier ne suffit plus. »

Ce rêve bleu…

Alors que son aîné compte 17 sélections, dont une en Coupe du monde (1978), Armand n’a jamais défendu les couleurs de l’équipe de France A (malgré trois convocations en 2004). Et pourtant. « Sylvain était à son meilleur niveau lorsqu’il était au PSG, et il méritait tout autant que ceux alignés, au moins, de jouer pour l’équipe de France, juge Patrice Rio. Je pense qu’il a dû mal le vivre sur le coup, parce qu’il était réellement pressenti. Quand vous êtes joueur, le but suprême, c’est l’équipe nationale, toujours. Et quand vous en êtes proche à ce point, et qu’en définitive, ça ne se fait pas, la déception s’installe inévitablement dans votre esprit. »

a

S’il reconnaît une certaine « frustration », l’intéressé retient cependant le côté positif de la chose. « J’ai eu le bonheur de côtoyer les grands joueurs de l’époque, les Zidane, Thuram, Trezeguet, Henry, avouait en début d’année Sylvain Armand auprès de So Foot. J’ai fait trois fois dix jours de stage, et c’est une fierté d’avoir évolué aux côtés de ces stars. J’aurais voulu être sur le terrain, mais en relativisant, je me dis que j’avais devant moi Patrice Évra et Éric Abidal, deux membres de ma génération pas faciles à déloger. »

Plus c’est long, plus c’est bon

« Je l’ai toujours dit : dans cette discipline, il faut essayer de jouer le plus longtemps possible… tout en restant performant, évidemment. Il ne s’agit pas de faire la saison de trop, prévient Rio. Moi, je me suis arrêté à quasiment 39 ans, mais si j’avais pu faire une saison de plus, je l’aurais faite. Malheureusement, je me suis pété un ménisque, ce qui a abrégé mon exercice 1986-1987 [quatre matchs]. Footballeur professionnel, ce n’est pas un métier, c’est une passion, c’est du jeu. Et pour ça, j’aurais voulu aller jusqu’à 50 ans ! Alors que la vie est extrêmement difficile pour des tas de gens, pratiquer le football au plus haut niveau, c’est absolument génial, c’est un plaisir incommensurable. »

L’accès à ce contenu a été bloqué afin de respecter votre choix de consentement

En cliquant sur« J’accepte », vous acceptez le dépôt de cookies par des services externes et aurez ainsi accès aux contenus de nos partenaires.

Plus d’informations sur la pagePolitique de gestion des cookies

Reste à savoir si Sylvain Armand, 36 ans le 1er août prochain et sous contrat au Stade Rennais jusqu’en 2017, peut encore s’inscrire dans la durée. « Il est difficile de répondre à cette question. Je ne connais pas son état athlétique du moment, mais je sais qu’il est encore performant. Sauf que dans ces tranches d’âge, ça peut basculer très vite, et vous pouvez devenir beaucoup moins performant du jour au lendemain. » De là à ce que Patrice Rio redoute la possibilité d’être dépassé par son successeur, l’an prochain : « Sûrement pas ! Au contraire, je le lui souhaite. »