Stade Rennais: «Il n'existe pas de vaccin contre la boulette», dit Jérémie Janot au sujet de Costil
FOOTBALL•L’ancien gardien de l’AS Saint-Étienne revient sur les récentes bourdes de son homologue rennais, et évalue ses chances en vue de l’Euro 2016…Jeremy Goujon
Benoît Costil le reconnaît lui-même : face à Marseille, vendredi dernier, il a commis « une boulette ». La grossière erreur du gardien du Stade Rennais, qui a permis à l’Olympien Rolando d’inscrire son premier but en Ligue 1, n’a toutefois pas eu d’effets néfastes.
Actif et non passif
Ni sur le plan collectif, puisque les Rouge et Noir se sont largement imposés au Vélodrome (2-5). Ni à titre personnel, car Costil savait dès la veille qu’il retrouverait l’équipe de France, cette semaine à Clairefontaine. Il n’empêche que sa faute de mains intervenait cinq jours après une sortie pour le moins hasardeuse contre Lyon (2-2), devant un Alexandre Lacazette tout heureux de marquer dans la cage désertée.
Deux (gros) matchs, autant de « cagades » : le portier rennais doit-il se faire du mouron pour son rang de n°3 chez les Bleus, à moins de trois mois, désormais, de l’Euro ? « Rien n’est assuré pour personne, répond tout d’abord la légende stéphanoise Jérémie Janot. Benoît est un gardien qui agit, il sort et soulage sa défense. Je préfère ça à un gardien qui subit. Alors forcément, il peut parfois commettre des erreurs, comme sur le corner face à l’OM, mais après ça, il est sorti sur d’autres ballons. C’est le signe d’un joueur qui ne doute pas. »
aLa menace Areola
Janot, pour qui « il n’existe pas de vaccin contre la boulette (sic) », ne s’en est jamais caché : il est « fan » du Caennais, et ce, depuis les vrais débuts de ce dernier en L1. « J’aime bien son style et sa mentalité. S’il n’était pas bon, je le dirais, mais en plus d’être performant, c’est un bon mec. Je l’ai toujours apprécié. »
Dans un pays confronté à un problème de riches (« la France n’a que des bons gardiens », dixit le chef de projet et ambassadeur de l’AS Saint-Étienne pour l’Euro 2016), Benoît Costil serait notamment en concurrence avec Alphonse Areola (prêté par le PSG à Villarreal), lequel l’avait d’ailleurs suppléé en Bleu au moment de sa blessure, en début de saison. « Je ne pense forcément que du bien d’Alphonse, et j’imagine qu’il ira très loin », a avoué Costil auprès de Goal.com. « C’est un outsider à prendre au sérieux, estime de son côté Jérémie Janot. Il accomplit une grosse saison, et pourrait bien imiter Steve Mandanda [le Marseillais avait causé la surprise avant l’Euro 2008, en étant choisi comme n°3 au détriment de Mickaël Landreau]. »
Un ticket pour l’Europe comme garantie
Surtout qu’Areola est actuellement en position européenne avec son club (4e de la Liga espagnole), ce qui n’est pas le cas de Benoît Costil avec le SRFC (5e). Pas étranger, cependant, au bon parcours des Bretons, qu’il a par exemple maintenus en vie face à l’OL (en sus de la maladresse de… Lacazette), le dernier rempart rouge et noir assurerait définitivement sa place dans la sélection tricolore en cas de qualification continentale, au mois de mai. « Ça jouera en sa faveur… mais l’effet inverse peut aussi se produire », prévient Janot. Rennes et son gardien n°1 savent ce qu’il leur reste à faire.