SECURITE ROUTIERERadars automatiques: Ce qui va changer en 2016

Radars automatiques: Contestations par Internet, voitures de fonction, conducteurs étrangers… Ce qui va changer en 2016

SECURITE ROUTIEREEn 2015, 13 millions de contraventions ont été adressées en France…
Camille Allain

Camille Allain

En 2015, l’Etat français a envoyé 13 millions de contraventions émises uniquement par ses radars automatiques. Mais le nombre de flashs était pourtant bien plus élevé. Qu’ils contrôlent la vitesse ou le passage au feu rouge, les radars ont un important taux d’échec. « 60 % des infractions donnent lieu à une contravention. Quand il y a un doute ou que la photo n’est pas exploitable, on ne verbalise pas. Le doute profite toujours à l’usager », explique Henri Provost, directeur de l’Agence nationale de traitement automatisé des infractions (Antai).

Réunis mercredi matin en comité de pilotage à Rennes, où est installé le Centre national de traitement des amendes, les représentants de la sécurité routière ont annoncé plusieurs mesures pour rendre plus efficace le traitement des contraventions.

Vous pouvez contester l’amende par Internet. Depuis le mois de novembre 2015, l’Antai a ouvert sur son site Internet une rubrique permettant de contester la contravention. Le système a l’avantage d’être gratuit et d’éviter l’envoi d’un recommandé. Il limite également les problèmes de forme. « Sur la version papier, on avait de nombreux documents irrecevables parce qu’ils étaient hors délai où que la personne avait oublié de cocher une case. Avec le formulaire en ligne, ce n’est plus possible », précise Emmanuel Barbe, délégué interministériel à la sécurité routière.

Le site permet également de signaler les usurpations de plaques ou de changer le nom du conducteur verbalisé plus facilement. « Il y a parfois un stress pour les gens victimes d’usurpation de plaques d’immatriculation. Ce site facilite les choses », précise le procureur de la République Nicolas Jacquet. On peut également suivre l’avancée de son dossier en direct. En 2015, 1,5 % des contraventions ont été contestées.

Les véhicules de fonction ne seront plus à l’abri. Quand l’infraction a été commise au volant d’un véhicule de fonction, le conducteur est parfois à l’abri. Si de nombreuses entreprises et collectivités ont pris pour habitude de « dénoncer » le salarié fautif, certaines préféraient encore payer l’amende sans identifier l’auteur. Pas sûr qu’elles le feront longtemps. D’ici l’automne, une nouvelle infraction sera créée à l’encontre de l’employeur, qui devra s’acquitter d’une amende de 450 euros en cas de non-dénonciation.

Les conducteurs étrangers pourront perdre des points. Pour lutter contre les infractions routières commises par les conducteurs étrangers, l’Etat français s’est inspiré d’un système de permis virtuel déjà en place au Luxembourg et en Allemagne. « Dès qu’un conducteur sera verbalisé en France, on lui créera un permis virtuel sur lequel seront retirés les points. Et quand il n’aura plus de point, il lui sera interdit de conduire sur le sol français », précise Emmanuel Barbe.

En 2015, 2,1 millions de contraventions (sur un total de 13) ont été envoyées à des automobilistes étrangers. Les Belges (380.000), les Néerlandais, les Allemands les Italiens et les Espagnols sont les plus touchés. A noter que le nombre d’infractions saisies par les radars automatiques a légèrement baissé en 2015. Mais grâce à l’amélioration de la technologie, le pourcentage d’erreur diminue et le nombre de contraventions a légèrement augmenté.