Perchée à 156 mètres au-dessus du niveau de la mer, la statue de l'archange qui domine le Mont-Saint-Michel n'était pas redescendue depuis 1987 et sa dernière restauration. Mardi matin, elle s'est envolée du sommet de l'abbaye avec l'aide d'un hélicoptère.

Issue de la même fonderie que la statue de la liberté de New York, l'archange en cuivre doré était arrivé en 1897 au sommet de l'abbaye. Il n'a été restauré que deux fois dans son histoire. Cette fois-ci, Saint-Michel, menaçant de son épée le dragon incarnant le mal, partira pour Marsac-sur-l'Isle, près de Périgueux, où il doit être restauré par la société Socra pendant deux mois. Au total, mises aux normes comprises, l'opération doit coûter 450.000 euros.

«L'or a disparu»

«Je suis heureux, l'oeuvre vient d'arriver dans de bonnes conditions. Nous avons besoin de la redorer. Il n'y a plus du tout de brillance», commente Xavier Bailly, administrateur de l'abbaye du Mont-Saint-Michel. «L'or a disparu, explique François Jeanneau, architecte en chef des Monuments historiques. Sur l'archange, on voit l'usure due au vent chargé de sable. Le cuivre devient apparent»

Saint-Michel a aussi «fortement souffert de la foudre et des intempéries» du Mont. Les administrateurs vont en fait profiter «d'une mise aux normes des paratonnerres», que sont de fait l'épée et les ailes de l'archange, pour effectuer cette restauration, de moindre ampleur que celle de 1987.