CINEMARennes: Les studios JPL, 20 ans au service du cinéma d’animation

Rennes: Les studios JPL, 20 ans au service du cinéma d’animation

CINEMALa société est mise à l'honneur au festival du film d’animation de Bruz…
Jean-Pierre Lemouland a fondé les studios JPL en 1995 et a tourné pendant dix ans avec sa vieille caméra de l'armée américaine.
Jean-Pierre Lemouland a fondé les studios JPL en 1995 et a tourné pendant dix ans avec sa vieille caméra de l'armée américaine. - C. Allain / APEI / 20 Minutes
Camille Allain

Camille Allain

Au premier abord, rien ne laisse imaginer que l’on s’apprête à pénétrer dans l’un des studios d’animation les plus actifs de Bretagne, et même de France. Planquée dans la friche industrielle de la plaine de Baud à Rennes, dans un hangar où la brasserie Kronenbourg stockait autrefois sa bière, la société JPL Films est plutôt discrète. « Les gens qui viennent nous voir ont souvent un peu peur avant d’entrer. Ensuite, ils découvrent la caverne d’ali baba » lâche Jean-Pierre Lemouland.

« A part Walt Disney, je ne connaissais rien »

« JPL » a donné ses initiales à son studio, fondé en 1995, et qui célèbre cette semaine ses 20 ans dans le cadre du festival du film d’animation de Bruz. « L’histoire a commencé dans les années 80. J’étais musicien et j’avais des amis de Clermont-Ferrand qui m’avaient parlé d’un festival du court-métrage. Ils m’ont fait découvrir le cinéma d’animation. A part Walt Disney, je ne connaissais rien », rapporte Jean-Pierre Lemouland.

Pendant des années, le Rennais se forme auprès des rares personnes qui croient au dessin animé. « En Bretagne, il n’y avait rien à part quelques individus ici et là ». Profitant de la professionnalisation de l’animation, JPL monte à Paris où il dessine les story-boards au sein de Télé Hachette et France Animation. « J’étais un peu ouvrier. C’est là que j’ai appris le métier », assure le patron du studio. En marge du boulot, il réfléchit déjà à réaliser son propre film intitulé « Bar » qu’il mettra plus de cinq ans à boucler. « Je tournais la nuit, on me prêtait le matériel ».



Une fois formé, le Rennais de naissance décide de revenir dans sa région natale pour implanter son studio. « J’étais soutenu par Pierre Ayma (qui dirigeait la prestigieuse école des Gobelins). On était une poignée mais on sentait que c’était le bon moment pour se lancer ». Après quelques années passées dans un garage de Betton, la société revient à Rennes, d’abord dans la ZI sud-est avant de rejoindre la plaine de Baud en 2005.

« 50 millions pour un film, c’est de la connerie »

JPL abandonne alors sa vieille caméra de l’US Army des années 40 pour s’offrir un modèle numérique puis se lancer dans la 3D. Mais sans pour autant abandonner les techniques anciennes. « Notre métier, c’est avant tout du plaisir. Ici on bricole, on crée des marionnettes, des décors. Moi les films à 50 millions comme Le Petit Prince je trouve que c’est de la connerie. Ce n’est plus de l’art ».

Maëlle Bossard, décoratrice chez JPL Films, prépare les accessoires avant le tournage. - C. Allain/APEI/20 Minutes

Agé de 63 ans, Jean-Pierre Lemouland s’apprête à passer la main. Grand artisan du développement de l’animation dans la région, il partira bientôt en voyant sortir sur les écrans Louise en hiver de Jean-François Laguionie. « Le premier long-métrage d’animation produit en Bretagne ». La boucle est bouclée.