Rennes: Pourquoi ça coince au centre Guillaume Régnier
SOCIAL•Les conflits se multiplient au sein de l’établissement psychiatrique…Jérôme Gicquel
Entre la direction et les syndicats du centre hospitalier Guillaume Régnier, le courant ne passe toujours pas. Ce mardi midi, environ 150 salariés étaient rassemblés devant l’entrée de l’établissement psychiatrique avant de défiler dans les rues de Rennes. Ces derniers mois, les syndicats avaient à plusieurs reprises fait entendre leurs voix pour dénoncer les mesures d’économies actuellement à l’œuvre. Une situation conflictuelle que 20 Minutes tente de résumer.
Pourquoi les salariés font-ils grève ?
L’intersyndicale est cette fois remontée contre le plan triennal d’économies auquel doit se plier, comme d’autres établissements hospitaliers, le centre Guillaume Régnier. Cela se traduira notamment par la perte de 5 jours de RTT pour tous les salariés, la révision de l’accord local faisant passer le nombre de jours de 20 à 15.
Inadmissible pour les syndicats qui évoquent « des risques psychosociaux dus à la fatigue et une incompatibilité avec la vie sociale », selon Goulven Boulliou du syndicat Sud Santé Sociaux. Cela se traduira également selon eux par « la suppression de 23 postes ». Pour justifier cette mesure, la direction évoque de son côté « un cadre budgétaire national et régional très contraint ».
Pourquoi Guillaume Régnier doit-il faire des économies ?
C’est la ministre de la Santé en personne qui l’avait annoncé en début d’année. D’ici 2017, les hôpitaux français devront économiser au moins 3 milliards d’euros. Le centre Guillaume Régnier, qui présentait en 2014 un déficit de 1,4 million d’euros, n’échappe pas à la règle et se voit donc contraint de se serrer la ceinture.
« Si nous ne prenons pas ses mesures, nous ne pourrons pas pérenniser le fonctionnement de l’hôpital », assure la direction, qui souhaite revenir à l’équilibre budgétaire « le plus vite possible ». Un discours qui ne passe pas auprès des syndicats qui estiment que « ce sont uniquement les salariés qui paient les pots cassés ».
Quelles conséquences pour les patients ?
Pour les syndicats, ces coupes dans les budgets et les effectifs entraînent nécessairement une dégradation des conditions d’accueil des patients. « Dans chaque unité, les trois personnels soignants doivent désormais s’occuper de 25 patients, alors que 20 c’est déjà le maximum. Résultat, on ne prend plus le temps d’écouter ces personnes qui sont en souffrance », dénonçait en mai dernier Jacques Meny, délégué syndical Sud.
La direction assure de son côté que « la qualité de la prise en charge des patients est garantie ». Selon elle, la fermeture de lits s’explique notamment par le développement des soins ambulatoires et des interventions à domicile. « On n’y est pas opposé mais cela ne peut pas se faire à moyens constants », répondent les syndicats.