VIDEO. Ligue 1: Avant Basile Boli, il y eut François Omam-Biyik
FOOTBALL•L'attaquant camerounais du Stade Rennais avait marqué un but extraordinaire de la tête face au PSG, trois ans avant le défenseur marseillais...Jeremy Goujon
Dans la famille « buts inoubliables », je demande le frère cadet (de Roger), Basile Boli. Le 29 mai 1993, soit trois jours après avoir offert la Ligue des champions à l’OM, « Mon Basilou » entre un peu plus dans la légende du foot français en assommant le PSG, d’un coup de boule donné à l’orée de la surface parisienne.
L'original venait de la droite
Une sorte de resucée du Scud lancé, trois ans plus tôt, par un autre frère cadet (d’André Kana-Biyik), François Omam-Biyik… contre Paris. Le 28 juillet 1990, l’attaquant camerounais trompe en effet Joël Bats d’une gigantesque reprise de la tête. L’un de ses coéquipiers de l’époque, Laurent Delamontagne, se souvient de l’action comme si c’était hier. Et valide l’analogie avec BB.
« C’était un peu le même type de but, mais de l’autre côté. Je crois que c’est Di Meco [Abedi Pelé, en réalité] qui centre de l’aile gauche pour Boli. Nous, c’était sur la droite. Au départ, je dévie le ballon en une touche pour mon frère Patrick, qui déborde ensuite le long de la ligne de touche. Son centre trouve François, qui marque de façon extraordinaire des 16 mètres. »
De San Siro à la route de Lorient
Le chef-d’œuvre occupera durant de longues semaines la première place du mythique « Top Buts » de « Téléfoot », mettant ainsi en lumière le promu rennais. « Au début de la saison, le PSG était annoncé parmi les prétendants au titre [la formation d’Henri Michel ne terminera que 9e]. On avait gagné 2-1, car François avait marqué un autre but superbe, sur une passe de Jean-Luc Ribar. »
S’il est ici question d’une « Madjer » (ou presque), le Lion indomptable excellait surtout en haute altitude. La planète entière avait d’ailleurs pu s’en apercevoir lors du match d’ouverture du Mondial 90 en Italie, puisque c’est lui qui crucifia, de la tête, l’Argentine de Diego Maradona, alors tenante du titre.
« François était un joueur exceptionnel dans le domaine aérien, confirme Laurent Delamontagne. J’ai rarement vu un avant-centre avec une détente comme la sienne. En plus de ça, c’était un mec adorable. »
Vingt-cinq ans plus tard, l’effectif rouge et noir ne comprend plus de « Camerounais volants ». Les experts Jean-Armel Kana-Biyik (neveu d’Omam-Biyik) et Jean II Makoun partis sous d’autres cieux, il conviendra à d’autres de se surpasser dans les airs face au PSG, vendredi soir…