SANTEBretagne: La sécurité sociale veut lutter contre la surmédicamentation

Bretagne: La sécurité sociale veut lutter contre la surmédicamentation

SANTELes dépenses sont en augmentation dans la région...
Camille Allain

Camille Allain

Plus de neuf milliards d’euros. En 2014, la sécurité sociale et les organismes d’Etat ont dépensé neuf milliards d’euros dans la santé en Bretagne. Un chiffre colossal qui ne prend pourtant pas en compte les remboursements des complémentaires ou les dépenses des ménages.

Alors qu’elles sont en hausse de 2,6 % sur un an, ces dépenses sont pourtant plutôt maîtrisées. En France, la moyenne est en effet de 3 %. La Bretagne, malgré son essor démographique et sa proportion de plus de 75 ans élevée (10 % de la population, contre 9 % au niveau national), parvient à limiter la hausse de la facture. Insuffisant cependant pour la sécurité sociale et l’agence régionale de santé (ARS), à la recherche d’économies pour tenter de résorber un trou béant.

Plus de dix médicaments par jour

En Bretagne, la sécurité sociale mise sur une réduction des frais de remboursement de médicaments pour réduire la note, mais aussi pour protéger ses assurés. « Les antibiotiques par exemple, on a du mal à limiter les prescriptions dans la région », explique Claudine Queric, chef de projet à l’assurance maladie.

Dans une région où les seniors sont nombreux, l’ARS et la sécu ont donc lancé un plan de lutte contre l’iatrogénie médicamenteuse. Derrière ce terme barbare se cache en fait la surmédicamentation. « Nous avons des personnes âgées qui prennent chaque jour plus de dix médicaments. Au-delà du coût, on peut surtout se poser la question de l’efficacité des traitements et du danger que cela peut représenter pour les patients », poursuit Olivier de Cadeville, directeur de l’ARS.

Rembourser les traitements coûteux

Alerter les médecins et sensibiliser les malades. Telles sont les deux missions à accomplir pour espérer voir le nombre de pilules diminuer à côté des verres d’eau de nos anciens. « Cet argent-là, il vaudrait mieux le mettre dans le remboursement de nouveaux traitements plus coûteux ou dans le dépistage », conclut Claudine Queric.