Bretagne: Une espèce animale sur cinq menacée de disparition
NATURE•Bretagne Environnement vient de publier la liste rouge de la faune bretonne…Jérôme Gicquel
Pas besoin d’aller au fin fond de la forêt amazonienne ou dans les Terres australes pour se rendre compte des dangers qui menacent les écosystèmes. Plus près de chez nous, certaines espèces animales sont menacées de disparition à court terme en Bretagne. C’est le constat inquiétant dressé par le Groupement d’intérêt public Bretagne Environnement qui vient de publier, avec l’aide d’une cinquantaine d’experts, une liste rouge de la faune dans la région.
Sur les 425 espèces de mammifères, d’oiseaux et de reptiles que l’on retrouve fréquemment en Bretagne, 81 sont menacées de disparition dans les dix ans qui viennent, soit près d’une espèce sur cinq. « Certaines espèces sont déjà considérées comme éteintes comme le butor étoilé, un grand héron, la pie-grièche à tête rousse ou le vison d’Europe », souligne François Siorat, chef de projet à l’Observatoire de la biodiversité en Bretagne.
L’activité humaine entraîne des modifications d’habitat
Si rien n’est fait pour préserver leur habitat, d’autres espèces pourraient venir s’ajouter à cette liste macabre. C’est le cas de 14 espèces qui sont « en danger critique » de disparition dans la région, selon la liste établie par Bretagne Environnement. Parmi elles, beaucoup d’oiseaux comme le macareux moine, la sterne de Dougall, le pic cendré ou le busard cendré.
« Dans beaucoup de cas, cela est dû à une modification de leur habitat. Du fait de l’activité humaine, certains milieux naturels comme la lande ou le bocage sont transformés, ce qui entraîne la disparition de certaines espèces », indique François Siorat.
Le lérot a aujourd'hui quasiment disparu de la région. - Jacques Chibret / Flickr.com
C’est ainsi que le lérot, petit rongeur vivant dans les bocages, a quasiment disparu de Bretagne, tout comme la vipère péliade. « Il y a très peu d’individus dans la région et ils sont tellement dispersés sur le territoire qu’ils n’arrivent pas à se reproduire », explique François Siorat.
A un degré moindre, d’autres espèces sont quant à elles considérées comme « en danger » comme le Grand Rhinolophe, une espèce de chauve-souris, la mouette tridactyle, le faucon pèlerin, le pingouin torda ou le busard des roseaux.