JUSTICERennes: Jusqu'à 10 ans de prison pour les membres d'un réseau de proxénètes

Rennes: Jusqu'à 10 ans de prison pour les membres d'un réseau de proxénètes

JUSTICEDouze personnes, originaires du Niger, étaient jugées au tribunal correctionnel de Rennes...
Mikaël Libert

M.L. avec AFP

Vendredi, le tribunal correctionnel de Rennes a prononcé des peines de quatre mois avec sursis à 10 ans de prison ferme à l’encontre de 12 Nigérians. Ils avaient organisé, en 2013, un réseau de prostitution entre le Nigeria et la France.

Un homme de 40 ans, Victor Anokuté, décrit comme un des responsables du réseau, a été condamné à huit années d’emprisonnement. Amenze Saka, la « mama » proxénète qui recrutait les jeunes filles dans leurs villages du Nigeria, a écopé de neuf ans de prison.

Récidiviste

Le ministère public a retenu contre elle qu’elle avait déjà été condamnée pour des faits similaires en Italie, qu’elle était l’instigatrice du recrutement des filles et qu’elle avait joué un rôle important dans les représailles contre celle qui avait dénoncé le réseau. Respectivement 10 et neuf ans de prison avaient été requis contre eux.

Même cas de figure à Marseille

Une troisième femme a reçu la peine la plus lourde, 10 ans d’emprisonnement. Elle n’a pas comparu car elle est actuellement en fuite en Inde. Les autres membres du réseau, en majorité des femmes, ont écopé de peines plus légères, entre quatre mois avec sursis et six ans de prison.

Tous les prévenus comparaissaient devant le tribunal correctionnel de Rennes pour proxénétisme aggravé, ou traite d’êtres humains, ainsi que pour association de malfaiteurs, après une instruction menée par la juridiction interrégionale spécialisée (JIRS).

France, Italie, Grèce, Espagne

Ils étaient accusés d’avoir obligé, entre janvier 2013 et avril 2014, plusieurs jeunes femmes, originaires du Nigeria, à se prostituer à Caen, mais aussi dans d’autres pays européens comme l’Italie, la Grèce ou l’Espagne.

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Les jeunes femmes étaient attirées par la promesse de trouver en France un emploi, notamment dans la coiffure et le prêt-à-porter. Mais une fois arrivées, sous prétexte de régler une dette, elles étaient mises sur le trottoir, sous la contrainte physique et psychologique, dans des conditions d’hygiène catastrophiques.

Les jambes brisées à coups de bâton

C’est une de ces jeunes prostituées qui avait permis le démantèlement du réseau, en échappant à ses proxénètes et en révélant leurs agissements à des policiers parisiens. Après des représailles et des menaces contre sa famille restée au Nigeria, la jeune femme avait décidé de rentrer au pays, où elle avait été elle-même victime d’une violente agression, plusieurs personnes lui brisant les jambes à coups de bâton. Depuis le printemps 2014, elle n’a donné aucun signe de vie.