POLEMIQUERennes: L’architecte Odile Decq veut sauver l’immeuble de la BPO

Rennes: L’architecte Odile Decq veut sauver l’immeuble de la BPO

POLEMIQUEUne demande de permis de démolir vient d’être déposée par la banque…
Jérôme Gicquel

Jérôme Gicquel

Il faut sauver l’immeuble de la Banque populaire de l’Ouest à Montgermont. C’est le cri d’alarme de l’architecte Odile Decq dans une pétition internationale qui vient d’être adressée à François Hollande et à la ministre de la Culture Fleur Pellerin. A l’origine de ce bâtiment, inauguré en 1990 et pour lequel elle a reçu de nombreux prix internationaux, l’architecte s’inquiète du devenir des lieux.

Les équipes de la BPO ayant emménagé fin 2014 dans un nouveau siège situé sur la commune voisine de Saint-Grégoire, au nord de Rennes, l’immeuble de Montgermont est désormais à l’abandon. Une demande de permis de démolir vient même d’être déposée par la banque vendredi à la mairie de Montgermont en vue d’un nouveau projet immobilier porté par le groupe Lamotte.

Une oeuvre symbolique de l’architecture des années 90

Un scandale pour l’architecte Odile Decq, bien décidée à sauvegarder cette œuvre emblématique de l’architecture des années 90. Abritant « le premier ascenseur totalement panoramique en France », le bâtiment peut aussi se targuer d’être « le premier immeuble de bureau en France construit intégralement en charpente métallique », rappelle sa conceptrice, qui a également conçu le nouveau Fonds régional d'art contemporain de Rennes.

Parmi ses autres spécificités, l’ancien siège de la BPO dispose également de façades en double vitrage vissé suspendu. Autant d’innovations qui ont participé à la reconnaissance de cette construction. « Mais aujourd’hui, ce bâtiment est menacé de destruction », s’insurge Odile Decq, qui réclame le classement des lieux en tant que monument historique ou une déclaration « Patrimoine du XXe siècle » qui permettrait de protéger le bâtiment, précise Le Figaro.

« Un bâtiment obsolète » pour la BPO

« Ce bâtiment est une œuvre, peut-être, mais il est obsolète et nos collaborateurs y ont vécu dans des conditions difficiles », répond Benoît Caron, secrétaire général de la banque, interrogé dans les colonnes de Ouest-France. « Nous avons lancé un appel à projets sur le devenir du site et toutes les réponses arrivaient à la même conclusion : la destruction totale des bâtiments, préalable à tout nouvel aménagement », poursuit-il.

Dans ce bras de fer qui s’est engagé, Odile Decq attend désormais une réponse du plus haut sommet de l’Etat pour que son œuvre échappe à cette démolition programmée.