«Dans une rédaction, tout le monde ne voit pas forcément d’un bon œil l'arrivée d'une Miss France», affirme Laury Thilleman
Interview•Après avoir obtenu un Bachelor en management, l'ambassadrice de la Bretagne entend parfaire son bagage journalistique...Propos recueillis par Jeremy Goujon
«J’adore en faire et j’adore en parler.» Laury Thilleman et le sport ne font qu’un. L’ex-Miss France, devenue journaliste, fait petit à petit son trou sur Eurosport. L’ancienne hôtesse du Stade Brestois (23 ans) n’en délaisse pas pour autant sa région d’origine…
La nécessité de venir à Paris pour raisons professionnelles vous fait-elle négliger votre Bretagne natale ?
Pas du tout ! Au contraire, ça ne fait qu’accentuer mon rapport à la région. C’est quand on quitte un lieu qu’on se sent le plus proche, finalement, de celui-ci. Ça a été mon cas quand je suis venue à Paris. Depuis que je me suis (un peu) expatriée, je n’ai jamais autant vanté les mérites de la Bretagne. L’année dernière, j’étais encore à l’école de commerce de Brest, où j’ai fini mes études. Aujourd’hui, je retourne là-bas au minimum une fois par mois.
Êtes-vous toujours «femme de terrain» sur Eurosport ?
Oui, mais avec des ambitions différentes, désormais. Après l’obtention de mon Bachelor en management en 2014, je m’étais promis de faire une école de journalisme. En décembre dernier, j’ai passé les concours des grandes écoles, et j’ai été prise au CFPJ. Du coup, je suis engagée sur un Master de deux ans en alternance avec Eurosport, qui finance cette formation. En parallèle, je coproduis une émission mensuelle que j’ai écrite et pensée depuis un bon moment. Ça va s’appeler «Sport in the City».
Quel en est le concept ?
L’idée est de mettre en avant les valeurs du fitness, au travers des multiples activités qui ont fait leur apparition ces dernières années. Je pense au CrossFit, à l’Urban Dance, à la Spartan Race, etc. Je vais tester toutes ces activités auprès des personnalités qui les incarnent. Elles vont me mettre au défi, et je devrai prouver que c’est accessible à tous. Il s’agira de comprendre la manière dont on peut s’approprier une pratique sportive dans une grande ville européenne. On va tourner le premier numéro à Paris, pour une diffusion prévue sur Eurosport le 22 mai.
« 13km de boue, 22 obstacles militaire, 3h d'effort. Une équipe soudée ! Bravo et merci #MudDay https://t.co/pQ1iAoUlAL pic.twitter.com/KxaI7goCqm — Laury Thilleman (@LauryThilleman) May 9, 2015 »
La volonté de passer un diplôme journalistique est-elle une réponse à ceux qui arguent de votre «passe-droit», lié au titre de Miss France ?
Je n’ai jamais perdu de vue cette «idée». Certes, Miss France est un tremplin, mais derrière, il faut redoubler d’efforts pour légitimer sa présence. Dans une rédaction, tout le monde ne voit pas forcément d’un bon œil une Miss France qui arrive comme ça (sic), et qui peut prendre la place d’un journaliste ayant fait cinq ans d’études auparavant. Il m’était donc impensable de garder ce statut-là. Densifier mes compétences n’était pas une option, mais une obligation.
L’épisode Yvan Muller est-il oublié [le champion du monde des voitures de tourisme avait «rembarré» Laury Thilleman] ?
C’est la première personne que je suis allée voir, lors de la manche suivante en WTCC. Il a été très courtois, et tout est rentré dans l’ordre. Tous les journalistes sportifs sont passés par là. C’est ce qui nous rend plus forts, aussi. D’une certaine façon, ça a été formateur, comme beaucoup d’interviews positives. Dans une société où tout va très vite, on ne retient souvent que le négatif. Il y a cinq ou dix ans, cette séquence serait passée inaperçue.
Avez-vous suivi la saison du Stade Brestois, qui ne s’achèvera pas par une remontée en Ligue 1 ?
Dès que j’ai l’occasion de revenir dans ma petite contrée brestoise (sic), j’essaye d’assister à des matchs. Ils se sont maintenus dans le haut du classement durant toute la saison, et j’espère que c’est de bon augure pour l’an prochain.