«Il n’y a pas de surprise. Cette réquisition est conforme à celle que l’on attendait, visant à mettre exagérément hors de cause les deux fonctionnaires. C’est un dialogue de sourds qui dure depuis plusieurs années». A sa sortie de l’audience ce jeudi, Maître Jean-Pierre Mignard, avocat des familles des victimes, ne semble pas surpris par la demande de relaxe formulée quelques minutes auparavant par le parquet pour les deux policiers.

«Il faut admettre que ce drame s’est noué à l’insu de tous»

Jugés depuis lundi par le tribunal correctionnel de Rennes, ils sont poursuivis pour non-assistance en danger après la mort de Zyed et Bouna dans un site EDF à Clichy-sous-Bois le 27 octobre 2005. «Il n'y a pas lieu d'entrer en voie de condamnation», a affirmé en guise de conclusion à ses réquisitions Delphine Dewailly, représentant le ministère public. «On n'apaise pas la douleur d'un drame en causant une nouvelle injustice», a-t-elle expliqué, demandant aux familles des victimes d’admettre que ce drame s’était «noué à l’insu de tous».

«Est-ce que tout le monde est justiciable de la même manière? C’est la question que l’on peut se poser après cette audience car cela fait dix ans qu’on attend des réponses. Mais on reste optimiste même si c’est très dur», a réagi Siyhaka Traoré, le grand-frère de Bouna. Le procès s’achèvera ce vendredi avec la plaidoirie des avocats des deux policiers. «Mes clients ne sont pas surpris. Ils ont toujours affirmé qu’ils ne savaient pas et ne pouvaient pas savoir que les jeunes étaient entrés sur le site», a indiqué Maître Daniel Merchat, avocat de la défense.