Rennes: Des bananes mûrissent en Bretagne
ECONOMIE•Implantée à Saint-Grégoire, La compagnie fruitière va emménager au Rheu…Camille Allain
C’est le deuxième fruit le plus consommé en France, après la pomme. Et pourtant, il ne pousse pas en métropole. La banane est un pur produit d’import, qui arrive entièrement vert sur notre territoire, avant de mûrir sur place. Mais vous êtes-vous déjà demandé comment la banane passait du vert au jaune? A Saint-Grégoire, au nord de Rennes, la société La Compagnie Fruitière fait mûrir des bananes depuis des dizaines d’années sous son hangar. Visite guidée.
Le mûrissage a lieu dans de grandes chambres où la température oscille autour de 18 degrés. - C. Allain / APEI / 20 Minutes
«Je ne suis pas sûr que les gens du coin sachent ce que nous faisons ici», prévient Arnaud Blanchet. Directeur de la mûrisserie de Saint-Grégoire, il voit transiter chaque année 13.000 tonnes de bananes dans un entrepôt d’apparence classique. Producteur, parfois critiqué, de bananes en Côte d’Ivoire, au Cameroun et au Ghana, la Compagnie Fruitière lui envoie chaque jour deux camions de marchandises. «Elles arrivent vertes car elles ne sont pas mûres au moment de la cueillette. La banane est un fruit fragile. Entre la cueillette et son arrivée ici, il se passe au moins 20 jours, dont dix jours de bateau. On ne peut pas faire autrement», explique Arnaud Blanchet.
Du gaz pour mieux mûrir
Pour faire mûrir ses bananes, la société les place dans des chambres où la température ne dépasse pas 18 degrés. «On commence le cycle en injectant du gaz azethyl, un mélange d’éthylène et d’azote. C’est ce qui déclenche le mûrissage. Ensuite, le gaz se mélange à l’air. On laisse le travail se poursuivre pendant quatre à six jours, selon la demande des clients», poursuit le directeur du site.
Des bananes déjà à mi-chemin de leur parcours de mûrissage. - C. Allain / APEI / 20 Minutes
Une banane mûrie au gaz? «Beaucoup de fruits sont mûris comme ça, pour avoir un résultat homogène. Il n’y a aucun risque, rassurez-vous», poursuit Arnaud Blanchet. La pratique est même compatible avec le label bio.
L'entreprise va s'agrandir
Une fois mûrie et jaunie, les bananes de Saint-Grégore iront garnir les étals des supermarchés et des fruitiers présents sur les marchés de l’Ouest. Preuve du succès de ce fruit, la société, basée à Marseille, emménagera l’été prochain dans un entrepôt plus grand au Rheu, construit par CCR Bretagne. «On était arrivés au maximum de nos capacités. On aura un meilleur mûrissage et des conditions de travail améliorées». Aujourd’hui composée de 9 salariés, l’antenne régionale pourrait recruter quatre à cinq personnes cette année.