JUSTICENotre Dame-des-Landes: Jugement en délibéré pour les militants qui s'étaient dénudés face aux gendarmes

Notre Dame-des-Landes: Jugement en délibéré pour les militants qui s'étaient dénudés face aux gendarmes

JUSTICECondamnés en première instance pour outrage par le tribunal de Saint-Nazaire, ils étaient jugés en appel à Rennes...
Camille Allain

Camille Allain

«Ce qu’on a fait avec Elise, je vous le laisse, je vous l’offre et j’espère que ça vous sera utile. Maintenant, je vais remonter sur mon vélo et reprendre la route». Emu aux larmes, Erwan a un peu retrouvé le sourire à la sortie de la cour d’appel de Rennes ce mercredi matin. Face à lui, des dizaines d’opposants au projet d’aéroport à Notre-Dame-des Landes ont improvisé une chanson en hommage à la nudité.

Condamnés pour outrage

Le 23 novembre 2012, cet ancien activiste et défenseur de l’environnement s’était entièrement dénudé en compagnie d’Elise face aux gendarmes venus protéger le site de la ZAD. Condamnés à quinze jours de prison avec sursis pour outrage par le tribunal de Saint-Nazaire, les deux militants comparaissaient devant la cour d’appel ce mardi.

Elise et Erwan ici avec leur avocat à l'issue de l'audience de la cour d'appel de Rennes. - C. Allain / APEI / 20 Minutes


«Au moins ici, on nous a écoutés. On a pu s’exprimer», témoignait Erwan à l’issue de l’audience. «J’ai énormément de mal à comprendre que nous soyons jugés là pour avoir ôté nos vêtements alors que d’autres n’auront pas à répondre d’actes bien plus graves. Un homme a perdu un œil et un autre a été assassiné alors qu’il ramassait une fleur», a-t-il lâché en sanglots devant la cour en référence à la mort de Rémi Fraisse.

Un comité de soutien attendait les militants devant le Parlement de Bretagne. - C. Allain / APEI / 20 Minutes

Mère de trois enfants, Elise s’est également défendue de tout outrage. «Pour moi c’est une action naturelle et poétique. Je ne suis pas capable de porter une banderole ou de hurler, mais je ne voulais pas rester sans rien faire. Ma façon d’agir, c’est la nudité. La forêt elle aussi est nue. Je n’ai fait aucun geste outrageant. Je n’ai fait que marcher», a-t-elle déclaré à la cour.

La décision a été mise en délibéré et sera rendue le 18 février. «Je ne serai plus là. Je crois que j’ai besoin de quitter cette région», a indiqué Erwan.