Rennes: Les très bons chiffres du vélo
TRANSPORTS•Le nombre de cyclistes a augmenté de 25% en un an selon un rapport...
Camille Allain
Dans les palmarès des villes où il fait bon vivre, Rennes apparaît souvent en très bonne position. Mais il est un classement qu’elle ne dominera peut-être jamais: celui de la ville où il fait bon faire du vélo. La métropole ne détrônera peut-être jamais Strasbourg de son statut de capitale française du vélo, sans cesse citée en exemple par les cyclistes. La capitale bretonne pourra tout de même se consoler avec les excellents chiffres, issus de son dernier rapport sur la pratique cyclable, publiés il y a quelques semaines. «Nous avons une progression de 25% du nombre de cyclistes en un an. Depuis 2011, on dépasse les 35%», explique Sylviane Rault, adjointe en charge des transports à la ville.
Rennes passe devant Nantes!
Des comptages automatiques menés sur le pont Saint-Hélier et sous le pont de Nantes, ainsi que des comptages manuels régulièrement menés aux heures de pointe, ont permis d’établir que Rennes comptait au moins 6.300 cyclistes quotidiens. «On ne parle pas de la pratique loisirs, mais de personnes qui prennent le vélo pour aller au travail tous les jours. C’est très encourageant». L’élue écologiste, très investie dans ce dossier, s’offre même le plaisir de faire la comparaison avec la voisine nantaise. «Ils ont mené une campagne pour dire qu’ils comptaient 5.600 cyclistes par jour. Nous sommes devant», glisse Sylviane Rault, sourire en coin.
Difficile cependant d’expliquer cette soudaine envie de rouler à bicyclette. «Beaucoup de gens ont vu que c’était le moyen le plus rapide, le plus économique et le plus écologique de se déplacer en ville», analyse l’élue. Relativement plate et peu étendue, la ville de Rennes a des arguments pour séduire les cyclistes, même si les aménagements de voirie ne sont pas toujours au rendez-vous, de l’aveu même des élus.
De plus en plus de rues à 30 km/h
Lundi soir en conseil municipal, l’élu d’opposition Benoit Caron dénonçait «la peinture verte sur le bitume» et demandait la création de pistes cyclables dédiées. Un moyen selon lui de lutter contre «l’utilisation des trottoirs comme piste cyclable». «Le problème, c’est que nos rues ne sont pas élastiques. Nous travaillons plutôt à la réduction de la vitesse des automobilistes à 30 km/h pour sécuriser les déplacements», répond Sylviane Rault. D’ici 2020, 75% des rues rennaises seront limitées à 30.
La ville craint aussi que l’augmentation des vols de vélos à Rennes ne freine le développement du deux-roues. «Nos parkings sécurisés sont très peu utilisés. Peut-être qu’ils sont mal placés. Il faudrait sans doute mener un travail pédagogique sur les antivols à choisir», avance l’élue. Des actions sont également menées autour de la visibilité et de kits d’éclairage sont offerts à ceux qui n’en sont pas équipés.