Trans Musicales: Clarens, l'ascension éclair du protégé de Yuksek
MUSIQUE•Le Malouin jouera jeudi sur la scène du Parc Expo...Camille Allain
C’est l’histoire d’un coup de téléphone qui change tout. Nous sommes en 2013. Ousseynou Cissé est à Rennes pour ses études et tente pour la troisième fois de valider une première année à Rennes-II. Il est alors contacté par Jean-Sylvain, leader des Juveniles.
Le groupe renais explose et doit partir pour une grosse tournée. Problème, il leur manque un musicien. Quelques jours plus tard, Ousseynou pose sa basse dans le camion des Juveniles et embarque pour une tournée qui les emmènera dans le monde entier. «J’étais un petit musicien amateur, j’avais juste fait quelques concerts dans les bars de Saint-Malo. D’un coup, je me suis retrouvé sur un gros festival à Lyon, puis aux Vieilles Charrues et même au Japon», explique Ousseynou.
Il compose à l’arrière du camion
Pendant la tournée, le Malouin gribouille, bricole et commence à composer des premiers titres en solo à l’arrière du camion. «Je faisais ça dans mon coin. C’est JS (des Juveniles) qui a fait écouter mes morceaux à Yuksek. Ça lui a plu et il a mis un titre sur sa compil’».
Le Dj rémois, également producteur des Juveniles, place le single «Trust» en ouverture de la première compilation de son label Partyfine. «C’est comme ça que c’est parti», explique celui que l’on appelle maintenant Clarens. Le clip, tourné sur la plage du Sillon à Saint-Malo met en lumière son petit frère.
Un an et demi après ses débuts dans le milieu pro, le Malouin découvrira la scène des Trans, là où tout a commencé pour ses potes des Juveniles. «Je n’y ai jamais mis les pieds même en tant que festivalier! J’ai appris que j’étais programmé cet été, il a fallu que je me mette à bosser car je n’avais que six ou sept morceaux de prêt. Pour le live, il m’en fallait le double».
Il n’aura pas vraiment eu le temps de se frotter au public. «On a fait une date en Corse et à l’Ubu. C’était énorme», explique Ousseynou, pas stressé pour autant à l’idée d’affronter la foule du Parc Expo.
Fils d’un officier de la marine marchande, Ousseynou est né à Dakar (Sénégal) il y a 22 ans, avant de rejoindre Saint-Malo alors qu’il avait un an. C’est son père qui lui a fait découvrir la musique. «Du jazz, du r’n’b mais aussi des trucs rock comme Arcade Fire». A l’adolescence, c’est pourtant vers la musique extrême qu’il se tourne. «J’écoute beaucoup de math rock, des groupes super violents que personne ne connaît».
Epaulé sur scène par Guillaume et Thomas, deux amis, Clarens évolue pourtant dans un registre beaucoup plus doux. «Du future r'n’b ? Ça sonne un peu prétentieux, mais c’est ce qui me correspond le mieux». A découvrir jeudi sous le hall 8.