INITIATIVERennes: Deux Bretons impriment la musique sur des galettes

Rennes: Deux Bretons impriment la musique sur des galettes

INITIATIVEUne entreprise de pressage de vinyles s’ouvre à Orgères...
Camille Allain

Camille Allain

L’un était mécanicien automobile sur des voitures de course. L’autre manageait quelques petits groupes de musique de la scène rennaise. Inconnus dans le milieu, Mickaël Collet et Antoine Ollivier s’apprêtent pourtant à devenir des acteurs majeurs de l’industrie du vinyle français. Profitant du retour en force de la galette noire, ils ont décidé d’ouvrir M com’ Musique, une entreprise de pressage de vinyles. «Les machines devraient arriver cette semaine», explique Antoine, impatient de démarrer les tests et les premières fabrications.

La dernière fabrique de vinyles en France

Installés dans un ancien atelier mécanique à Orgères, petite commune au sud de Rennes, les deux entrepreneurs avouent découvrir le milieu. «Au départ, on n’y connaissait rien. On s’est rendu compte qu’il n’y avait presque rien en France pour imprimer des vinyles. On a fait notre petite étude de marché et on s’est lancés», poursuit Antoine.



Les faits sont là. Si l’on omet les quelques productions artisanales, il ne reste aujourd’hui qu’une dizaine d’entreprises de pressage de vinyles dans le monde et une seule subsiste en France. Basée en Mayenne, la société MPO (Moulage plastique de l'Ouest) est complètement débordée par la demande. «On a dû remettre en marche des vieilles presses que l’on gardait pour pièces», explique Vladimir Négré, responsable communication chez MPO. Pour répondre au pic d’activité avant Noël, les machines ont tourné 24h/24 et 7 jours sur 7 chez MPO. «On sort aujourd’hui 45.000 vinyles par jour, soit environ 15 millions par an». Soit deux fois plus qu’il y a trois ans…

«Le problème c’est de savoir si on va pouvoir dire oui à tout le monde»

Une aubaine pour les deux Bretons. «Comme il y a beaucoup de demande, les délais de livraison sont souvent longs. Nous, on s’engage à les fabriquer en cinq semaines. C’est notre force», poursuit Antoine. Alors que les premières galettes sortiront des presses en janvier, le carnet de commandes se remplit déjà. «On n’arrête pas de nous appeler. Notre problème c’est de savoir si on va pouvoir dire oui à tout le monde», glisse Antoine.

5.000 euros le premier vinyle sorti

Alors qu’ils ont déjà engagé 100.000 euros d’investissements, Antoine et Mickaël font appel au financement participatif pour boucler leur budget via My Major Company. «On était au chômage, on n’avait pas de pognon. Mais la banque et les investisseurs nous ont tout de suite suivis». Et pour 5.000 euros versés sur le site de crowdfunding, vous pourrez ainsi recevoir le tout premier vinyle sorti des presses de M com’ Musique.

Après l'éclosion de la start-up Maplatine.com en 2011, cette nouvelle entreprise pourrait bien faire de Rennes la capitale de la galette noire.