Enukidze, l'OM dans le cœur
football L'attaquant passé par Marseille évolue aujourd'hui à FougèresJeremy Goujon
Avec un peu de chance, il aurait pu figurer dans le groupe de Marcelo Bielsa, dans l'optique du 16e de finale de Coupe de la Ligue à Rennes, mercredi (20 h 55). Mais de veine, Guram Enukidze (21 ans) n'en a pas trop eu lors de son séjour à Marseille. Le jeune attaquant géorgien, arrivé en France à l'âge de 10 ans, a intégré le centre de formation olympien en 2011, au sortir d'un exercice prolifique avec l'ASPTT Caen (34 buts en U19 DH).
Une dent contre Passi
Suffisant pour taper dans l'œil de plusieurs clubs pros (Lyon, Le Mans, Nice). « Mais l'OM a devancé tout le monde, dévoile l'actuel joueur de l'AGL Drapeau Fougères (DH). J'ai fait un stage d'une semaine avec la réserve, alors entraînée par Franck Passi [aujourd'hui adjoint de Bielsa]. A la fin, le directeur du centre de formation, Henri Stambouli, est venu me voir pour me proposer un contrat stagiaire d'un an, plus deux en option. C'était comme un rêve qui se réalisait. » Le conte de fées se poursuit durant l'été, où Enukidze « marque pratiquement à tous les matchs amicaux », ainsi qu'en début de championnat. Jusqu'à la 4e journée de CFA 2, et une première blessure (arrachement osseux) nécessitant quatre mois d'arrêt. A son retour sur les terrains, au tour des ischios de siffler. « Au total, j'ai passé six mois à l'infirmerie, sur huit de compétition. » Malgré de bonnes expériences, dont une participation aux NextGen Series (équivalent de la Ligue des champions pour les U19), l'OM ne le conserve pas. S'ensuit une escapade regrettée à La Réunion. « Je ne cache pas que je suis vraiment parti pour l'argent, mais j'ai commis une erreur. » Guram Enukidze finit par retourner en Basse-Normandie, à Saint-Lô (CFA 2), avant de s'engager cette saison avec Fougères, avec qui il est toujours en course en Coupe de France. Une épreuve potentiellement synonyme de retrouvailles avec certains Marseillais. « J'avais sympathisé avec André-Pierre Gignac. C'est un exemple pour moi. » L'intéressé est moins tendre avec Franck Passi, l'entraîneur adjoint. « Il m'a taillé par derrière, alors que des clubs tel Luzenac s'intéressaient à moi. Je l'ai encore en travers de la gorge. Franchement, je n'ai pas compris… »