DEFENSERennes: La cyber-guerre se joue à Bruz

Rennes: La cyber-guerre se joue à Bruz

DEFENSELa direction générale de l'armement veille sur la sécurité du ministère de Jean-Yves Le Drian...
Jérôme Gicquel

Jérôme Gicquel

A l'heure du tout-numérique, la guerre s'est déplacée sur un autre terrain avec la montée en puissance depuis plusieurs années des cyberattaques. Particulièrement visé, le ministère de la Défense a ainsi fait l'objet de près de 800 attaques informatiques en 2013.

«Cette nouvelle guerre n'en est qu'à ses débuts avec des attaques qui deviennent de plus en plus sophistiquées. C'est pourquoi j'utilise l'expression de "quatrième armée", car les enjeux sont tellement forts que la cybersécurité sera bientôt aussi forte qu'une armée», a souligné lundi Jean-Yves Le Drian, ministre de la Défense, à l'occasion d'une visite de la Direction générale de l'armement (DGA) à Bruz.

400 experts d'ici à 2017

Un site hautement stratégique puisque c'est ici que sont coordonnées les actions d'attaque et de défense du ministère en matière de cybersécurité. «Il y a des attaques quotidiennes comme dans toute grande institution, les attaquants voulant s'emparer d'informations classifiées ou alors les modifier pour tromper le système. On doit donc connaître les différents modes opératoires et garder un temps d'avance», souligne Marie-Thérèse André, responsable du laboratoire technique de détection à la DGA.

A mesure que les cyber-menaces augmentent, le site de Bruz est également amené à monter en puissance avec pas moins de 400 experts dans la cyber-défense qui travailleront sur place d'ici à 2017. Annoncé au mois de février à Rennes, le pacte «défense cyber» doit également permettre à 800 étudiants bretons de se former dès la rentrée prochaine aux questions de cybersécurité et aux acteurs de la filière, très implantés en Bretagne, de trouver de nouveaux débouchés.

■ Piratage des téléphones et des missiles

Outre ses activités dans la cyberdéfense, la DGA Maîtrise de l'information de Bruz travaille aussi pour le compte du ministère de l'Intérieur sur les attaques de plus en plus nombreuses sur les smartphones ainsi que sur le système des missiles. « La guerre électronique est un duel sans fin. A nous de trouver des parades et des contre-parades pour rester au niveau technologique », souligne Eric Kobak, sous-directeur technique de DGA.