Le casse-tête des étiquettes

Le casse-tête des étiquettes

Agroalimentaire Les industriels devront afficher les éléments nutritionnels sur leurs produits
Camille Allain

Camille Allain


Secouée en 2013, l'industrie agroalimentaire bretonne n'est pas au bout de ses peines. En cause : une nouvelle règlementation européenne imposant aux entreprises un étiquetage nutritionnel sur les produits alimentaires. Teneur en sucres, en sel ou en matières grasses devront figurer en bonne place sur les emballages. Une nouvelle contrainte pour un secteur déjà très policé. « Ce règlement est assez indigeste et très complexe. Beaucoup de PME se sentent désemparées face à ces nouveaux textes », assure Marine Loisel, chargée de mission à l'association bretonne des entreprises agroalimentaires (ABEA). Jusqu'ici facultatif, cet affichage deviendra obligatoire en 2016. Mais pour toutes les entreprises qui s'étaient déjà lancées, c'est dès décembre qu'il faudra se conformer aux normes européennes. « La règlementation existait déjà mais c'était un peu la jungle. Chacun faisait un peu ce qu'il voulait. Ce que l'on attend de savoir, c'est combien ça va nous coûter de mettre à jour toutes nos étiquettes », témoigne Sylvie Meunier, membre de la Centrale coopérative agricole bretonne (Cecab) qui regroupe Gad ou les légumes D'Aucy.



Un plus pour les clients



Pour les consommateurs, cette nouvelle règlementation devrait permettre de mieux connaître la composition des produits. « Il n'y a pas que la nutrition. La règle nous interdira par exemple de mettre une photo de fruits sur un produit qui n'en contient pas », détaille Thierry Oboyet, responsable nutrition au sein de la coopérative Triskalia. Si l'idée parait séduisante, les industriels craignent de leur côté une valse des étiquettes. « Aujourd'hui quand je valide un tableau nutritionnel pour un produit, je sais déjà que dans six mois, il faudra le refaire. On attend une version définitive », lance Philippe Chancerel, directeur recherche et développement chez Hénaff. A en croire les industriels, il reste de nombreux points de la règlementation à clarifier, notamment sur l'origine des produits. Les allergènes devront également apparaître sur l'emballage.

■ Un guide en aide

Epaulé par des grands indusriels de la région, l'ABEA a élaboré un guide des bonnes pratiques de l'étiquetage nutritionnel afin d'aider les professionnels du secteur, notamment les PME.