Extinction de l’éclairage public : quels enjeux pour les collectivités ?
ÉCOLOGIE•Les Français se disent favorables à la réduction des éclairages publics, publicitaires et ceux des commerces. Comment les communes se mobilisent-elles ?Face à la crise énergétique, les Français se disent favorables à la réduction des éclairages publics, publicitaires et ceux des commerces. C’est ce que révèle le dernier baromètre 2023 publié avec Ipsos pour L’Observatoire français de la transition écologique d’Enedis.
L’éclairage public représente un poste de dépenses important dans le budget des collectivités. Afin d'optimiser la consommation d’énergie tout en réduisant les coûts, la plupart des communes concentrent désormais leurs efforts à éteindre les lampadaires pendant une partie de la nuit et à réduire la puissance de l’éclairage. Attentes des Français, mobilisation des communes, on vous dit tout !
Extinction de l’éclairage public : une forte attente des Français pour aller encore plus loin.
Finies les publicités lumineuses partout en France entre 1h et 6h du matin, excepté dans les aéroports, gares, stations de métro ou de bus. C’est la mesure entrée en vigueur depuis un décret publié au Journal Officiel le 6 octobre 2022 pour faire face à la crise énergétique.
La mesure concernant l’extinction de l’éclairage public après 22h est reçue avec plus ou moins d’enthousiasme par les habitants, selon que l’on s’adresse à des personnes habitant une petite ville, ou des personnes habitant une grande métropole. Selon le baromètre réalisé par Ipsos pour L’Observatoire français de la transition écologique :
- 83% des habitants souhaitent l’extinction de l’éclairage public après 22h dans les communes rurales.
- Contre seulement 57% dans les grandes métropoles.
80 % des maires interrogés déclarent déjà appliquer cette mesure. Durant l’année 2023, Enedis a d’ailleurs constaté une baisse de la puissance électrique moyenne de l’éclairage public, à 2h du matin, en France, atteignant -25,5% en novembre 2023, par rapport à novembre 2022. Cette tendance est très encourageante, surtout que la baisse a commencé en 2019, et s’est accentuée en 2022, avec une stabilisation depuis mars 2023.
De plus en plus de communes choisissent d’éteindre les lampadaires pendant une partie de la nuit, au moment où l’activité humaine dans les rues est plus réduite. L’extinction de l’éclairage public n'est pas une obligation pour les communes, mais elle permet de lutter contre la pollution lumineuse et de préserver la biodiversité tout en réalisant des économies d’énergie.
Sobriété énergétique : l'extinction de l’éclairage public, un levier majeur dans toutes les communes.
En France, l’extinction de l’éclairage public après 22h est la deuxième mesure la plus appliquée par les communes (la première étant la baisse du chauffage dans les bâtiments publics et la troisième la rénovation des bâtiments énergivores).
À noter que cette mesure phare d’extinction de l’éclairage public est davantage mise en place dans les petites communes. En effet, dans les villes de plus de 30 000 habitants, elle n’arrive qu’en quatrième position. Celles-ci préfèrent agir sur la baisse du chauffage dans les bâtiments publics et la rénovation thermique.
D’autres communes font quant à elles le choix de remplacer leur éclairage classique par des LED qui permettent de consommer moins d’électricité. On constate d’ailleurs, d’après les informations issues de l’Observatoire, que la consommation électrique de l’éclairage public et des panneaux lumineux a baissé d’environ 20% en France depuis 10 ans.
Élargir les efforts de sobriété énergétique des communes : baisse du chauffage et rénovation énergétique des bâtiments publics.
Les mesures de sobriété ne se limitent pas aux lampadaires et candélabres d’éclairage public :
- 88 % des Français se disent favorables à ce que les communes baissent le chauffage dans leurs grands bâtiments publics – même de quelques degrés (bureaux administratifs, équipements sportifs...)
- 95 % souhaitent que les bâtiments publics énergivores de leur commune soient rénovés.
Dans l’ensemble, les maires perçoivent ces mesures comme des leviers à pérenniser pour réduire la consommation énergétique de leur commune.
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