Le drive-in réinventé
Tendance•Prêt à vous faire une toile en plein air ? Le drive-in revient !Alors que les salles de cinéma sont restées portes closes pendant plus de trois mois, les drive-in ont profité du déconfinement progressif pour rallumer leurs vidéoprojecteurs aux quatre coins du monde, en France y compris.
Une véritable tendance qui montre que le cinéma est un art qui se savoure toujours mieux en public et sur écran géant. Pour remonter à l’origine du drive-in, il faut se plonger dans les années 1930. Richard Hollingshead, propriétaire d’une entreprise chimique décide d’ouvrir une salle de projection en extérieur, visible depuis sa voiture Et comme toute brillante idée, elle naît de la réponse à un besoin. L’embonpoint de sa mère l’empêchait en effet de s’installer confortablement dans des sièges de cinémas normalisés. C’était le 6 juin 1933, à Camden dans le New Jersey.
Si ce premier drive-in, ouvert au milieu de la Grande Dépression restera ouvert seulement 14 mois – faute de profit – le concept rencontrera véritablement le succès dans les années 1950. Aux Etats-Unis, on comptabilisait à l’époque pas moins de 4.000 drive-in (contre seulement 330 aujourd’hui) dont le populaire Pickwick Drive-In, où se déroule une des scènes mythiques du film Grease. Les Européens et Français devront attendre les années 1960 pour visionner un film en plein air. En 1967, c’est dans la commune de La Farlède, sous le soleil varois, qu’ouvre le premier « ciné-parc » de France. Il y restera pendant près de dix ans. Puis, en 1970, au moment de la création des historiques Halles de Rungis, un drive-in fut installé pour offrir une vie nocturne au lieu. Ne cherchez pas, il a fermé depuis faute de public.
Le cinéma autrement
En pleine pandémie mondiale, les salles de cinéma ont dû baisser le rideau laissant de nombreux cinéphiles en mal de films. Résultat ? Les services de VOD ont vu leurs chiffres exploser face à une demande de plus en plus importante de divertissement. Au départ, confiné chez soi, chacun regarde seul ou en famille les films sur la télévision. Puis, face au déconfinement progressif, les mesures s’assouplissent et l’envie de retrouver des interactions sociales, tout en profitant des extérieurs, s’impose. Certains parient alors sur le phénomène drive-in.
C’est le cas notamment du Drive-in Festival, un événement quasi improvisé (organisé en mai dernier) qui a trouvé son public avec plus de 3500 spectateurs à Bordeaux, soit environ 400 spectateurs par soir, venus visionner un film depuis leur voiture. D’autres pourront le faire depuis un bateau, puisque à l’occasion de Paris Plages 2020, la capitale accueillera pour la première fois un cinéma flottant, où les spectateurs pourront retrouver les plaisirs du 7e art depuis l’un des 38 bateaux électriques installés sur les bords des quais de Seine et de Loire. Alors quoi de mieux que le drive-in pour allier le plaisir de se « faire une toile » en public tout en respectant les gestes barrières dans une ambiance hors du commun ?
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