Exposition : une immersion dans l’histoire pour revivre la Libération
CULTURE•Ancien bunker, La Coupole est aujourd’hui un musée unique en son genre. Son exposition temporaire, dédiée à la Libération de 1944, invite à remonter le temps pour revivre cet événement historique de l’intérieur.La Coupole, située à Helfaut (Pas-de-Calais) est le seul lieu d’exposition à être installé dans ce qui était autrefois une base de lancement érigée par les nazis durant la Seconde Guerre mondiale. En octobre 1943, l’organisation Todt fait construire ce bunker en béton armé pour lancer des fusées V2 sur Londres. Mais la suite (et fin), on la connaît. Les Alliés ont débarqué le 6 juin 1944 et la base n’a pas pu être opérationnelle avant les premiers tirs. Cette cité souterraine figée – dans le béton – et dans le temps, s’est muée en Centre d’histoire à partir de 1997. Permettant d’honorer le travail de mémoire et d’appréhender les enjeux de la Seconde Guerre mondiale, grâce notamment au Centre de ressources et de recherches « Jacques Brun ». Mais aussi au Planétarium 3D, salle de projection dans laquelle il est possible de partir à la conquête du ciel. Depuis peu, une nouvelle technologie, la 10k 3D, améliore l’expérience et donne véritablement l’impression d’être sur une autre planète. Mais revenons les pieds sur terre – ou presque – le temps de découvrir l’exposition actuelle.
Une double lecture de la Libération
Dans le cadre de la commémoration des 80 ans du Débarquement, La Coupole inaugure une nouvelle exposition, « Les chemins de la Libération, entre joies et drames ». La visite commence par une mise en contexte de ce mémorable été 1944 en s’attardant notamment sur l’opération « Fortitude ». S’en suit un espace, au Centre d’Histoire, dédié aux troupes qui ont libéré le nord de la France. Les armées provenaient du Canada, de la Pologne, de l’Angleterre ou encore des États-Unis et ont toutes avancé de front pour affranchir la région. Mais si la Libération est une période de délivrance, elle n’en reste pas moins marquée de drames. À quelques jours de voir Lille libérée, un ultime convoi de près de 900 hommes est déporté vers les camps de concentration. Ce « dernier train de Loos » fait d’ailleurs l’objet d’une reconstitution pour sensibiliser les visiteurs au drame subi. Voilà tout l’enjeu de cette exposition, retracer le cours de ce moment décisif pour l’Histoire, sans omettre les contreparties tragiques ou les points de vue adverses. La perspective allemande est aussi abordée, tout autant que les réactions et le rôle joué par la population dans cette opération. Une manière de rappeler que si aujourd’hui, le 6 juin est une journée événement, c’est parce que certains se sont sacrifiés pour que nous, nous puissions la célébrer.