Kevin, un mécanicien passionné sur le pont

«Quand j’étais enfant, je rêvais de devenir militaire. Petit, j’adorais regarder des reportages télévisés montrant le quotidien des navires de la marine. Je suis très fier de pouvoir défendre aujourd’hui mon pays sur les mers du monde entier ». Inutile de discuter très longtemps avec le second maître Kevin pour comprendre que sa vie de chef de section dans la Marine nationale représente non seulement une passion, mais plus largement une vocation. La preuve par son parcours. Dès la classe de première au Lycée professionnel Eugène Montel (Colomiers, près de Toulouse), il effectue une préparation militaire marine (PMM) et intègre le partenariat Marine. Lors de son année de terminale, il suit également un stage au sein du Pôle Écoles Méditerranée. Un cursus qui lui permet d’acquérir simultanément les rudiments du métier militaire tout en décrochant un Bac Pro maintenance d'équipements industriels.

Une vie d’engagement

En septembre 2016, le rêve de Kevin devient réalité. Il s’engage comme matelot dans la Marine nationale. Une nouvelle vie qui l’amènera à découvrir rapidement la vie à bord de différents navires. « Après ma Formation Initiale et ma formation des Formations Élémentaires Métier, j’ai été affecté sur le bâtiment de commandement et de ravitaillement Marne. Pendant trois ans et demi, j’ai travaillé sur la production d'eau, d'électricité et d'air à bord. Puis, j’ai été sélectionné pour rejoindre la frégate de surveillance Vendémiaire à Nouméa (Nouvelle-Calédonie) pendant deux ans, avant d'enchaîner avec une mission de quatre mois sur le porte-hélicoptères Tonnerre. » À l'issue de ces différentes expériences et après avoir suivi des formations complémentaires, il obtient un brevet d'aptitude technique et est affecté sur la frégate type La Fayette Aconit, où il exerce actuellement. À son bord, sa journée type commence par un rassemblement à 7 heures. Il est suivi d’un briefing pour prioriser et répartir le travail du jour entre les membres de l’équipe de maintenance. « La cohésion d'équipe est essentielle en mer, où les relations jouent un rôle crucial. Quand vous partez pour des missions de plusieurs mois, la famille et les amis finissent forcément par manquer. C’est important de pouvoir compter sur les autres membres de l’équipage. Cela dit, j’apprécie également les contacts avec l’extérieur. Dans mon métier, je dois souvent travailler avec l’industriel du bateau pour résoudre des pannes ou transmettre des relevés techniques ».

Au-delà de son rôle technique, le marin souligne également la notion d’engagement qui est au cœur de sa vie professionnelle. Parmi ses souvenirs marquants : la lutte contre un incendie d’origine électrique survenue sur un bâtiment de soutien et d’assistance à Nouméa en juillet 2021. Un incident maîtrisé rapidement grâce à la réactivité et la solidarité de l’équipage. Bien entendu, certains souvenirs sont plus légers, notamment ceux liés à la découverte de nouveaux territoires. À 25 ans, Kevin a déjà eu l’opportunité de poser les pieds sur quatre des cinq continents. Le Portugal, la côte Ouest de l'Afrique ou encore la Nouvelle-Zélande figurent notamment sur la liste de ses coups de cœur. « C’est une chance de pouvoir découvrir autant de pays et de cultures. Certains souvenirs me resteront à vie. Comme de fêter mes 21 ans à Singapour, lors d’une escale avec tout mon équipage. »

Croire en son rêve

Et demain ? Sur le plan personnel, Kevin espère fonder une famille dans les prochaines années. Une étape qu’il juge compatible avec sa vie de marin grâce à la planification très en amont de ses missions en mer. Au niveau professionnel, il souhaite poursuivre son parcours qui l’a amené - en quelques années - à passer du statut de matelot à celui de second maître, premier grade du corps des officiers mariniers. Il suit ainsi actuellement des cours de brevet technique pour viser des postes avec encore davantage de responsabilités. De quoi inspirer les plus jeunes ? « Certaines qualités sont essentielles pour réussir dans la marine, comme la sociabilité ou l’adaptabilité. Mais le plus important, c'est d’être déterminé. Il faut être sûr de son choix et ne jamais rien lâcher ». Croire en son rêve d’enfant, on le disait.