En quoi une expérience à l’étranger aide à s’insérer sur le marché du travail ?
VOYAGE•Une expérience à l’étranger permettrait de s’insérer plus facilement sur le marché du travail. Qu’est-ce qui pourrait l’expliquer ? Éléments de réponse.Découvrir une autre culture, s’immerger dans un quotidien inédit pendant plusieurs mois… c’est le choix fait par de nombreux étudiants, et pas seulement. Car, oui, il est possible de se lancer dans une aventure européenne ou internationale avec Erasmus+ à tout âge, que l’on soit élève, étudiant, apprenti de la formation professionnelle, ou encore adulte en formation.
Si plus d’1 bénéficiaire Erasmus+ sur 2 part pour un stage à l’étranger, c’est qu’une expérience à l’internationale est un atout pour leur CV, valorisé par les recruteurs. Un constat partagé par les apprentis de la voie professionnelle : 86% d’entre eux perçoivent une amélioration de leur employabilité* suite à une mobilité Erasmus+.
Plus largement, l’enquête génération du Céreq a montré que les jeunes ayant réalisé une période de mobilité encadrée à l’étranger accèderaient plus rapidement à leur premier emploi, avec une moyenne de 4,1 mois pour trouver un travail contre 5,5 mois pour les autres.**
Un marché du travail en mouvement
Parmi les raisons avancées ? Le fait que toute expérience à l’international amène à développer certaines compétences recherchées sur le marché de l’emploi. En ce sens, ce n’est pas un hasard si la Commission européenne a fait de 2023 “l’Année européenne des compétences”.
Une façon également de valoriser la formation tout au long de la vie professionnelle pour faire face à l’évolution des métiers et au besoin en compétences de secteur en développement, par exemple pour la transition écologique. C’est dans cette optique que des organismes tels que Pôle Emploi ou les CFA, ou encore les MFR et missions locales, permettent, chaque année, à des milliers de personnes de bénéficier d’une expérience à l’international, notamment par le biais du programme Erasmus+.
Les compétences acquises à l’international
Parmi les compétences apportées par ce type d’expérience, on pense forcément à la maîtrise de la langue du pays. Mais il est aussi question d’acquérir des connaissances et des savoir-faire partagés par d’autres professionnels ailleurs en Europe.
“En stage Erasmus+ en Allemagne, j’ai rencontré des professionnels passionnés qui m’ont transmis des savoir-faire propres à leur culture, des méthodes et des ingrédients que je continue d’utiliser aujourd’hui”, confirme Rémi, boulanger-pâtissier, membre du réseau des Ambassadeurs Erasmus+. Des savoirs partagés sous le prisme des différences culturelles peuvent faire émerger une manière différente de travailler, de nouveaux savoirs, voire une nouvelle expertise dans son métier.
Des soft skills recherchés sur le marché de l’emploi
Le fait de devoir composer avec diverses manières de travailler et de résoudre des problématiques dans un cadre inhabituel permettent d’accroître sa capacité d’adaptation, d’écoute et sa polyvalence. Des compétences qu’on range dans la catégorie des “soft skills”, ces compétences humaines, comportementales, acquises la plupart du temps hors de la sphère purement scolaire ou universitaire.
Si partir à l’étranger fait rêver, l’expérience sur place, surtout à l’arrivée, n’est pas toujours évidente. Il faut comprendre et s’adapter à un environnement inédit, adopter de nouvelles habitudes. Les obstacles à surmonter sont autant d’occasions de se dépasser et d’apprendre, des leçons qui servent ensuite dans le monde professionnel. C’est pourquoi une expérience à l’international est souvent associée à une certaine ouverture d’esprit et au changement, ou encore une disposition à la prise de décision. Cela démontre une aptitude à gérer les imprévus, une habileté sociale et pratique. Un sentiment confirmé par les apprenants du programme Erasmus+ : “Plus de 8 apprenants sur 10 ont le sentiment d’avoir amélioré fortement leurs compétences transversales au cours de leur mobilité”*.
La plateforme européenne Europass existe d’ailleurs dans l’optique de permettre notamment de valoriser toutes ces compétences et qualifications à travers le CV Europass, ainsi qu’à postuler à des offres d’emplois à l’échelle européenne.
Vers une meilleure insertion professionnelle ?
Une expérience à l’étranger permet d’étendre son réseau et par la même occasion de pouvoir multiplier et saisir des opportunités de projets ou encore de carrière en France et à l’international. 83% des personnels du secteur éducatif ayant participé à un projet Erasmus+ estiment avoir renforcé ou étendu leur réseau professionnel. Comme le raconte Delphine, étudiante en design aux Beaux-Arts, partie en stage dans un studio de céramique à Berlin : “Là-bas, j’ai développé des compétences en design culinaire, en réalisant différents projets avec ma maîtresse de stage. Professionnellement, j’ai pu amorcer des projets sur lesquels je travaille encore aujourd’hui”.
Acquérir de nouvelles compétences et façons de travailler, développer ses soft skills et son réseau... autant de raisons qui peuvent expliquer pourquoi une expérience à l’étranger aide à s’insérer sur le marché du travail.
* Notes de l’Observatoire Erasmus+ sur les apports de la mobilité Erasmus+ (2020).
** Notes de l’Observatoire Erasmus+ sur la mobilité européenne et internationale des jeunes (2022), Anlayse de l’enquête Génération 2017 du Céreq.