Money, Money, Money : comment financer votre projet innovant ?
Financement•De l'idée à la mise sur le marché, de nombreuses aides financières et outils d’accompagnement existent pour soutenir la réussite des porteurs de projets innovants
Ressources financières à rassembler, risques et incertitudes accrus, univers concurrentiel intense, difficultés d’accès au marché… Passionnante et pleine d’opportunités, la création d’une entreprise innovante nécessite également d’affronter des obstacles spécifiques et complexes. Une difficulté qui commence d’ailleurs dès les premières étapes de l'aventure. En effet, les recherches initiales et autres études de faisabilité réclament des moyens importants pour le créateur, dont les fonds propres sont souvent insuffisants. Heureusement, plusieurs aides publiques sont disponibles pour passer ce cap. La Bourse French Tech a notamment pour objectif de soutenir le développement et la vérification technico-économique d’un projet innovant. Elle se décline en Bourse French Tech Émergence pour les technologies de rupture (Deep Tech). Dans le même temps, de nombreuses régions proposent également des solutions de financement aux porteurs de projets innovants comme par exemple, Innov'up (Aide à la faisabilité en Île-de-France) ou le dispositif PL2I proposé par la Région Pays de la Loire. Tandis que les PME plus expérimentées pourront se tourner vers le Diagnostic Axes d’Innovation, une aide de Bpifrance permettant à leurs dirigeants d’être conseillés par un expert conseil et/ou technique.
Éviter le saut dans l’inconnu
Toutes ces aides doivent permettre au porteur de projet de ne pas rater ses débuts. “Dans un projet d’innovation, la faisabilité représente, au minimum, la moitié du chemin à accomplir, affirme Emmanuel Corre, fondateur du cabinet de conseil nantais Novimaker, spécialisé en stratégie, en éco-innovation et en industrialisation. Malheureusement, certains innovateurs veulent aller trop vite en négligeant les phases de validation avant de passer à la solution. Ils risquent alors de négliger certains aspects réglementaires, technologiques ou commerciaux qui pourraient pourtant se révéler ensuite particulièrement problématiques.” Pour se donner du temps, le recours au financement participatif (ou crowdfunding) peut également s'avérer une option intéressante durant les premiers mois et années d’existence de la jeune entreprise. En effet, ce type d’approche permet de faire coup double : récolter des fonds propres et faire grandir sa visibilité.
Développer son projet sereinement
La faisabilité confirmée, s’engage alors une phase de développement qui va se concrétiser ensuite par la mise sur le marché du produit ou du service innovant. La durée importante de cette étape constitue d’ailleurs une des complexités inhérentes à l'entrepreneuriat innovant. Avant d’envisager toute commercialisation, les porteurs du projet doivent en effet patiemment perfectionner leurs recherches, réaliser un ou plusieurs prototype(s) ou encore organiser un modèle de production et de distribution. Une phase cruciale durant laquelle ils peuvent également avoir intérêt à se faire aider par des experts extérieurs. “Certains entrepreneurs peuvent avoir la tentation de penser qu’ils n’ont pas besoin d’aide pour développer leur projet car ils connaissent parfaitement leur technologie ou leur marché. Ils boudent parfois l’open innovation pour des raisons de confidentialité. Pourtant, l’intervention d’un cabinet comme le nôtre permet de bénéficier d'une vision globale. Nous travaillons avec les entrepreneurs pour anticiper de futurs problèmes, ouvrir de nouvelles portes et plus généralement leur faire bénéficier de l’expérience de tous les projets innovants que nous avons précédemment accompagnés”. À ce stade, les entrepreneurs choisissent généralement de se tourner vers des investisseurs extérieurs (fonds, etc.). Ils peuvent également trouver des financements publics pour compléter leurs fonds propres et continuer de démontrer leur sérieux. Citons ici l’existence de subventions (Subvention Innovation, ADI, Programme d'investissement d'avenir, etc.), de concours (i-Lab ; Prix Pepite ; i-Nov, i-PhD, etc.), de prêts (avec des délais de remboursement éloignés) ou encore les dispositifs de fiscalité spécifique (CIR, CII, etc.) pour les activités de R&D.
Plus d'informations sur le financement sur bpifrance.fr
Réussir la rencontre avec le marché
La dernière étape clé dans un projet innovant est évidemment celle de la mise sur le marché. L’entrepreneur doit en effet mobiliser des moyens importants pour trouver des prospects, signer des contrats et bien sûr délivrer les premières commandes. “J’ai l’habitude de dire que la réussite d’une innovation c'est généralement 99 % de labeur et 1 % de génie. Quand on se lance dans un projet novateur, il faut donc veiller à ne pas s’épuiser, recommande Emmanuel Corre. C’est également vrai pour le financement. Il ne faut pas forcément passer tout son temps au début à chercher beaucoup d’argent, mais plutôt lever des fonds, au fil du projet, en fonction de ses besoins”. Comme pour la phase précédente, les levées de fonds nécessaires à cette phase de commercialisation sont généralement plutôt apportées par les investisseurs et/ou des banques. Cela dit, Bpifrance peut également participer à cet effort à travers notamment les FCPI (Fonds communs de placement dans l'innovation) ou les différents fonds publics de capital investissement (Fonds ambition numérique…). Au final, chaque entrepreneur retiendra la solution la plus adaptée pour son projet en fonction de son histoire, de son innovation et de sa vision. Aucun parcours ne se ressemble, même si l’objectif est commun à tous : porter le changement.
